TOTALLY KILLER

Un tueur en série de 1987 réapparait en 2023. Agressée par l'homme, Jamie remonte accidentellement le temps jusqu'à cette époque. Elle se retrouve alors confrontée à ses parents jeunes. 

 

Réalisation : Nahnatchka Khan

Scénario : David Matalon, Sasha Perl-Raver, Jen D'Angelo 

Photographie : Judd Overton

Musique : Michael Andrews

Durée : 105 minutes

Production : Jason Blum, Greg Gilreath, Adam Hendricks

Date de sortie : 2023

Genre : Voyage dans le temps bien dans l'air du temps

 

 

Kiernan Shipka : Jamie, Olivia Holt : Pam Miller (jeune) Charlie Gillepsie : Blake Hugues (jeune), Lochlyn Munro : Blake Hugues, Julie Bowen : Pam Hugues, Liana Liberato : Tiffany

 

RETOUR VERS LE FUTUR et SCREAM ont eu un fils. Il s'appelle TOTALLY KILLER.

Intrigant sur le papier, ce crossover entre le film consacré au voyage dans le temps et le slasher est malheureusement plombé par une idéologie woke omniprésente. On n'est d'ailleurs pas étonné de voir le nom d'AMAZON MGM STUDIOS (devenu avec NETFLIX et DISNEY le symbole du capitalisme obnubilé par les quotas ethniques et sexuels) accolé à ce qu'il faut bien considérer comme un pur produit de notre époque. Ni celui de la réalisatrice (NAHNATCHKA KHAN), farouche combattante des clichés et fervente défenseuse de la discrimination positive, une discrimination positive qui finit elle aussi par ressembler à un énorme cliché tant le discours est martelé ad nauseam !

L'héroïne (JAMIE) concentre tous les tics indissociables de ce courant de pensée. Écolo (elle vénère un chanteur qui est contre le plastique à usage unique), gay-friendly jusqu'à la caricature, éminemment pointilleuse sur les supposées allusions racistes, et bien entendu féministe (elle n'hésite pas à vilipender un ado qui arbore un tee-shirt avec une inscription beauf), elle se montre en revanche beaucoup plus tolérante envers la drogue, pointant du doigt, non pas ses effets néfastes sur le corps, mais sa composition bas de gamme.

Bah oui, être contre la drogue aurait fait d'elle une vieille réac, chose inimaginable pour le studio qui a financé le film et les auteurs qui l'ont concocté.

Conséquence logique de ce prêchi-prêcha hyper formaté, la manière dont le long-métrage envisage les années 80 (période dans laquelle est projetée l'héroïne) baigne dans un dédain permanent. Dédain parce que les mœurs de l'époque étaient différents de ceux d'aujourd'hui, dédain parce que REAGAN était le président des États-Unis d'Amérique, dédain parce que les jeux de ballon étaient trop bourrins, dédain parce qu'il y avait trop de liberté et d'insouciance, dédain parce que les femmes étaient forcément des objets sexuels décérébrés, dédain parce que la musique et les fringues étaient nazes. On est à des années lumières du très sympathique THE FINAL GIRLS, film qui avait lui aussi pour ambition de casser les codes du slasher par le biais d'une mise en abime réussie et d'une relation mère-fille touchante, mais qui contrairement à Totally Killer, embrassait les années 80 avec une vraie tendresse. Ici, la relation mère-fille ne nous émeut pas. On ne ressent pas grand-chose quand l'héroïne découvre le visage de sa mère. Et pour cause, il n'y a aucune alchimie particulière entre KIERMAN SHIPKA (Jamie) et OLIVIA HOLT (PAM MILLER), deux actrices dont la rencontre ne produit aucune étincelle alors qu'elle aurait dû porter le film.

Reverrait-on inlassablement Retour vers le futur s'il n'y avait aucune symbiose entre les comédiens ? Non, bien entendu.

Mais il y a plus grave encore. L'enquête policière et les séquences frissonnantes sont reléguées au second plan. Plus intéressé par le comique de situation lourdingue (on a bien compris que l'une des filles détestait la pipe) que par les méfaits et les motivations de son tueur en série, les trois scénaristes traitent la partie slasher avec une désinvolture qui confine à la fumisterie, livrant des courses-poursuites troussées sans passion et expédiées à la va-vite. La grande révélation finale (qui se cache sous le masque du meurtrier ?) est à la hauteur du reste : poussive et mécanique. Elle est même tellement insipide qu'on en vient à se demander si elle n'est pas le fruit d'une intelligence artificielle programmée pour choisir l'un des différents suspects au hasard. Plouf plouf, ce sera toi le criminel décide l'algorithme en charge du scénario.

Seules rescapées de ce marasme, les scènes consacrées aux deux machines à voyager dans le temps (très éloignées de la mythique DeLorean de Retour vers le futur, c'est le moins qu'on puisse dire) apportent une fantaisie bienvenue à l'ensemble. C'est maigre, mais il faudra s'en contenter.

Lisse et sans âme, voici un crossover totally politiquement correct qui ne restera ni dans les annales du film de science-fiction ni dans celles du slasher.

                                                                               ★☆☆☆☆

 

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