SICK

Avril 2020, l'épidémie de Covid touche la Terre entière. Parker et Mimi, deux copines inséparables, décident de s'isoler dans un luxuriant chalet. Mais un tueur masqué s'introduit dans l'habitation.

 

 

Réalisation : John Hyams

Scénario : Kevin Williamson et Katelyn Crabb

Photographie : Yaron Levy

Musique : Nima Fakhrara

Durée : 85 minutes

Production : Kevin Williamson, Bill Block, Ben Fast

Date de sortie : 2022

Genre : Slasher sanitaire

 

 

Gideon Adlon : Parker Mason, Beth Milion : Miri Woodlow, Dylan Sprayberry : DJ Cole, Joel Courtney : Tyler

 

Vous vous souvenez de l'époque où tous les habitants de la planète étaient invités à rester chez eux jusqu'à nouvel ordre, où le masque était devenu indispensable au point que tous ceux qui refusaient de le porter étaient considérés comme des parias de la société ? Cela se passait début 2020, c'est-à-dire hier. Et à bien y repenser, on préfèrerait rayer ce souvenir de notre mémoire tant il fut synonyme de paranoïa collective et de mesures gouvernementales souvent iniques.

C'est dans cette période bénie que SICK choisit de planter sa tente.

Plus qu'un simple cadre, le Covid constitue un ciment essentiel du scénario. D'ailleurs, c'est à cause du virus que nos deux héroïnes (PARKER et MIRI) décident de s'exiler dans un chalet isolé du monde.

L'aspect sanitaire est définitivement la seule originalité de ce slasher poussif écrit par KEVIN WILLIAMSON, le papa de SCREAM 1, 2, 4 et de SOUVIENS-TOI l'ÉTÉ DERNIERC'est avec une certaine gêne que l'on revoit les comportements peu glorieux typiques de l'époque, à l'image des rituels hygiénistes maladifs (Miri désinfecte toutes les pièces dans lesquelles elle entre), des attitudes agressives envers ceux qui ne souhaitaient pas porter un masque en permanence (amusante scène où un personnage se fait insulter parce qu'il a eu le malheur de le retirer à l'extérieur) et des pulsions égoïstes.

Hélas, ce compte-rendu sanitaire parfois édifiant ne suffit pas à rendre le long-métrage accrocheur. Pour cela, il aurait fallu que Williamson ait retrouvé un brin d'inspiration et ne se borne pas à décalquer Scream comme un forcené. De la scène d'ouverture (un jeune homme se fait harceler au téléphone par un inconnu) à la grande révélation finale (très bavarde), en passant par les allusions au cinéma d'horreur (un tandem de personnages se prénomme JASON et PAMELA), on peut dire que Sick a un sacré air de déjà-vu. 

D'une rare banalité, les ficelles horrifiques sont en sus plombées par une interprétation sans éclat. Peu intéressant, le binôme GIDEON ADLON / BERH MILION peine à insuffler un minimum de charisme aux deux jeunes filles qui vont passer au grill - au propre comme au figuré. Comme on éprouve peu d'empathie à leur égard, on se fiche de savoir si elles vont vivre ou mourir. Un problème de taille pour un slasher. Reverrait-on inlassablement HALLOWEEN et Scream si l'on ne ressentait pas la moindre compassion pour LAURIE STRODE et SIDNEY PRESCOTT ?  

Comme un malheur n'arrive jamais seul, le tueur (dont l'accoutrement nous ramène aux grandes heures du giallo) manque lui aussi de magnétisme. Ses incessantes allées et venues dans le chalet n'ont pas le pouvoir de suggestion nécessaire pour créer l'effroi. En comparaison, le JASON de VENDREDI 13 CHAPITRE 4 pouvait compter sur une utilisation de l'espace et des cadrages ô combien plus oppressants pour affermir sa présence dans le chalet des JARVIS.

Pesant et presque antipathique (le sermon sur la responsabilité personnelle est d'une lourdeur pachydermique), Sick en bave pour tenir la durée pourtant modeste de 85 minutes. Même les courses-poursuites entre les filles et leur assaillant finissent par lasser tant elles arrivent tôt dans le film et sont étirées jusqu'au délire. On aurait préféré un peu plus de suggestion et un peu moins de grand guignol bon marché.

Le renouveau du genre slasher ne sera donc pas pour tout de suite !

 

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