VENDREDI 13

Un groupe d'adolescents découvre le camp de Crystal Lake en même temps que le terrifiant Jason Voorhees et ses intentions meurtrières...

 

 

Réalisation : Marcus Nispel

Scénario : Mark Swift et Damian Shannon

Photographie : Daniel Pearl

Musique : Steve Jablonsky

Durée : 97 minutes

Production : Michael Bay, Andrew Form et Bradley Fuller

Date de sortie : 2009

Genre : Slasher

 

 

Jared Padalecki : Clay, Derek Mears : Jason Voorhees, Amanda Righetti : Whitney Ryan Hansen  : Nolan, Travis Van Winkle : Trent, Aaron Yoo : Chumbler

 

VENDREDI 13 2009 déploie un zèle exemplaire. De la mise en scène au scénario, en passant par la photo et la musique, tout respire l'amour du travail bien fait. On est à des années-lumière de l'aspect brouillon de certains épisodes des années 80.

Pourtant, rien ne fonctionne vraiment. Les deux scénaristes ont beau connaître la franchise dans les moindres recoins, MARCUS NISPEL (MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE) a beau avoir plus de bagage technique que la plupart des réalisateurs précédents, l'argent a beau couler à flot (19 millions de dollars de budget, soit 20 fois plus que le film éponyme de 1980), la maison de JASON a beau être dix fois plus luxuriante que la misérable bicoque du deuxième opus, le plaisir de revoir un vieux copain resté sur le carreau depuis trop longtemps (le dernier vrai Vendredi 13 remonte à 2002) n'est pas au rendez-vous.

Trop calculateur et trop sûr de lui, ce reboot (il ne s'agit pas d'un remake, sinon, Jason serait absent) n'a ni le capital sympathie ni le charme des vieux films. Et malgré son envie de bien faire, n'arrive jamais à retrouver le climat anxiogène des premiers volets. Aux confins de la parodie, le film passe en revue tous les clichés typiques de la franchise, entassant goulument les meurtres, les scènes de sexe, les plans défonce et les allusions scatos (mention spéciale à DONNIE, l'ouvrier agricole vicelard) avec pour objectif avoué de faire exploser les compteurs. Pari réussi, les stats s'affolent plus que notre cardio, peu mis à contribution pendant 95 minutes. Il faut dire que le parcours proposé par les scénaristes laisse peu de place à l'inconnu et donc à la peur.

Mais les dégâts ne s'arrêtent pas là. En voulant moderniser le personnage de Jason, la production a annihilé une bonne partie du charisme naturel du tueur. Tel un LEATHERFACE, l'homme des bois chasse, édifie des galeries (on ne le savait pas si bricoleur) et pousse même le vice jusqu'à maintenir l'une de ses proies en vie parce qu'elle porte le médaillon de sa mère. Un mélange de personnalités pas très heureux qui dilue le pouvoir d'attraction du croquemitaine, largement plus effrayant quand il se borne à n'être qu'une silhouette hors-sol dont on ignore les mœurs.  

Les scènes percutantes se comptent sur les doigts de la main. Parmi elles, on notera un excellent flash-back consacré au meurtre de PAMELA VOORHEES, meurtre emblématique (c'est par lui que tout a commencé) qui jouit d'une photographie du plus bel effet. On remarque aussi un très réussi petit jeu du chat et de la souris entre Jason et deux personnages (CLAY et JENNA, incarnés par les peu mémorables JARED PADALECKI et DANIELLE PANABAKER) égarés sur son territoire en pleine nuit. L'une des rares scènes où le suspense fonctionne à plein régime. Enfin, l'incontournable course-poursuite finale entre Jason et les survivants fait le job sans jamais atteindre l'intensité de celle du TUEUR DU VENDREDI PARTIE 1, référence toujours inégalée.

On l'aura compris, ce reboot n'a rien d'un grand cru. Il est le fruit du travail de passionnés qui ont bien potassé leur sujet, mais qui ne parviennent jamais à dépasser le cadre de la compilation-hommage sans grand intérêt. Signe qui ne trompe pas, il n'a été suivi d'aucune suite.

Après plusieurs tentatives de come-back ratées, Jason finira-t-il un jour par retrouver son aura passée ?

 

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