VENDREDI 13

Steve a racheté le camp de vacances de Crystal Lake, fermé il y a vingt ans à la suite d'une série de meurtres sauvages. Le jeune homme vient d'embaucher des moniteurs pour remettre les lieux en état. Mais une mystérieuse présence semble bien décidée à empêcher coûte que coûte la réouverture du camp.

 

 

Réalisation : Sean S. Cunningham

Scénario : Victor Miller

Photographie : Barry Abrams

Musique : Harry Manfredini

Durée : 92 minutes

Production : Sean S. Cunningham

Date de sortie : 1980

Genre : Slasher

 

 

Betsy Palmer : Pamela Voorhees, Adrienne King : Alice Hardy, Harry Crosby : Bill, Laurie Bartram : Brenda, Kevin Bacon : Jack Marand Burrell, Peter Brouwer : Steve Christy

 

1978. Le succès colossal d'HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES de JOHN CARPENTER (70 millions de dollars au box-office américain) ouvre une voie royale à un sous-genre du cinéma d'horreur encore à l'état embryonnaire : le slasher. Ses codes sont aussi simples qu'efficaces : un tueur en série élimine les uns derrière les autres des jeunes venus se mettre sur sa route. Ces derniers devront rivaliser d'ingéniosité pour ne pas périr sous les coups de couteau du maniaque.

Réalisateur conscient du potentiel de ce nouveau genre prometteur, SEAN S. CUNNINGHAM (connu pour avoir produit LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE de WES CRAVEN) décide d'apporter sa pierre à l'édifice avec un nouveau long-métrage fortement inspiré d'Halloween, la nuit des masques, mais aussi de LA BAIE SANGLANTE de MARIO BAVA, film dont il reprend le cadre champêtre et la brutalité des meurtres.

Le projet est lancé. Il ne reste plus qu'à lui trouver un nom. Après quelques délibérations, le titre VENDREDI 13 (FRIDAY THE 13TH en anglais) est choisi, un titre nimbé d'un lourd parfum de superstition.

Douze épisodes plus tard (dont un crossover et un remake), il faut se rendre à l'évidence : aucun opus n'est jamais parvenu à retrouver l'atmosphère de ce premier volet. Si l'effet de surprise s'est quelque peu dilué au fil des années (l'introduction de SCREAM ayant dévoilé l'identité du tueur à une nouvelle génération de cinéphiles), Vendredi 13 a encore quelques jolis atouts à faire valoir.

La recette de Cunningham est d'une simplicité désarmante. Alternant plans en caméra subjective annonciateurs du drame à venir (plans sur lesquels vient se greffer le désormais mythique bruitage tchi-tchi-tchi-ha-ha-ha signé HARRY MANFREDINI) et scènes de groupes consacrés à la découverte du camp, le réalisateur parvient immédiatement à créer un lien de proximité entre le public et les habitants de Crystal Lake. Un sentiment de proximité raffermi par la spontanéité du jeu des acteurs et la mise en scène, qui colle au plus près de l'action.

Comme dans tout bon slasher qui se respecte, après l'éveil des sens vient l'heure de l'action. Après avoir observé ses proies, la mystérieuse entité va les décimer les unes après les autres. Aussi brusques qu'efficaces, les mises à mort peuvent dire un grand merci aux trucages gores de TOM SAVINI, tellement réalistes qu'on pourrait croire que les acteurs sont morts durant le tournage. Gorge transpercée, tête brisée par une hache, cadavre cloué à une porte, décapitation, le boulot abattu par le maquilleur est remarquable.

Passage obligé de tout bon slasher qui se respecte, le face à face entre la survivante et le tueur reprend tous les codes instaurés par Halloween, la nuit des masques. S'il demeure indéniablement efficace, on regrette l'abus de certains gimmicks, comme les monologues inlassablement répétés par l'assassin (on a bien compris qu'il était schizophrène...) ou bien encore la surexploitation du thème musical principal, largement inspiré par celui de PSYCHOSE.

En décalage avec le reste du long-métrage, l'épilogue sur le lac apporte une petite touche de poésie bienvenue, laissant planer la possibilité d'une suite avec le garçon qui s'était noyé dans les eaux troubles du lac de Crystal Lake il y a de cela vingt ans. Un certain JACKIE à en croire la version française du film.

Mais ceci est une autre histoire.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    ZeShape (mercredi, 27 septembre 2023 12:37)

    Un classique (presque) indémodable qui souffre d'une mauvaise maîtrise du rythme. Il reste à mes yeux un excellent slasher pour son sens du suspense et du recours à dévoiler l'identité du tueur qu'en toute fin de métrage.