NO WAY UP

Un avion de ligne s'immobilise dangereusement près du bord d'un ravin, les passagers et l'équipage survivants étant piégés dans une poche d'air. 

 

Réalisation : Claudio Fâh

Scénario : Andy Mayson

Photographie : Andrew Rodger

Musique : Andy Gray

Durée : 90 minutes

Production : Annalise Davis, Will Clarke, Christelle Conan, Peter Touche, Carl Shepherd, Mike Runagall

Date de sortie : 2024

Genre : Survival qui fait plouf

 

 

Sophie McIntosh : Ava, James Caroll Jordan : Hank, Colm Meaney : Brandon, Phyllis Logan : Mardy, Manuel Pacific : Danilo, Will Attenborough: Kyle, Grace Nettle : Rosa

 

Le pitch de NOW WAY UP est on ne peut plus simple : les passagers d'un avion englouti dans l'océan Pacifique vont tenter de remonter à la surface avant que les réserves en oxygène ne s'épuisent. À supposer que les requins tournant autour de l'épave les laissent tranquilles.

Avec un tel sujet, le suspense aurait dû être roi. Manque de bol, ce sont les clichés et les violons qui se taillent la part du lion.

Les personnages ont l'art et la manière de tuer le suspense dans l'œuf. Une propension qu'ils cultivent sans modération. Il faut les voir déclamer leur petite partition lacrymale dans les pires circonstances.

Unis par le même besoin de bavardage intempestif, la mamie soigneuse (revenue vivante de la guerre en Irak, gage de persévérance s'il en est), l'héroïne (qui a perdu confiance en elle au point de vouloir arrêter ses études de droit), son boyfriend (qui redécouvre son diplôme en ingénierie aéronautique en cours de route), le jeune blanc-bec (adepte des vannes foireuses), le steward (qui donne l'impression de découvrir l'avion) et la gamine mettent un point d'honneur à ruiner les quelques tentatives de tension.

Il faut les voir tailler une bavette avec d'illustres inconnus dans les moments les moins propices aux épanchements émotionnels.

Qui aurait l'idée d'évoquer ses souvenirs d'enfance au moment où une carcasse d'avion s'apprête à plonger dans un ravin ?

Qui aurait l'idée de comptabiliser les cadeaux offerts par son mari décédé au moment où des requins se préparent à envahir le couloir de l'avion ?

Qui aurait l'idée de penser à sa carrière professionnelle au moment où les réserves en oxygène sont au plus bas ?

Personne. Et pour cause, dans de telles circonstances, le premier réflexe du commun des mortels serait de prendre la tangente !

Entériné par des gimmicks auxquels on ne croit pas une seule seconde (les bulles d'air utilisées pour distraire les requins, l'héroïne qui bat un record d'apnée, la recherche des équipements de plongée qui dure une plombe...), le ridicule de la situation finit par devenir une évidence à mesure que les minutes s'écoulent. Mais soyons honnête, l'improbable accident d'avion (qui ferait presque passer celui de DESTINATION FINALE pour un documentaire) nous avait déjà mis la puce à l'oreille quant à la crédibilité de l'histoire.

Les grands perdants sont les requins. Jamais effrayants, ils ne peuvent rien faire face au pathos général du long-métrage, plus prompt aux déclamations grotesques qu'aux mâchoires aiguisées. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'ambiance claustro (inhérente à ce genre de cinéma, du moins en théorie) est aux abonnés absents, le réalisateur ne tirant jamais parti de l'exiguïté des lieux. On ne ressent donc jamais la menace qui plane sur la tête de nos rescapés, ce qui, on en conviendra, est plutôt fâcheux pour une pseudo course contre la montre.

Il y a des jours où rien ne fonctionne dans le petit monde du survival maritime.

 

★☆☆☆☆

 

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