HOUSE

Roger Cobb, auteur de romans d'horreur à succès, traverse une mauvaise passe. Il y a un an, au cours d'une visite dans la maison de sa tante, son fils Jimmy a mystérieusement disparu dans la piscine. Roger décide alors de s'installer dans la maison pour écrire son nouveau roman. 

 

 

Réalisation : Steve Miner

Scénario : Ethan Wiley

Photographie : Mac Ahlberg

Musique : Harry Manfredini

Durée : 93 minutes

Production : Sean S. Cunningham

Date de sortie : 1986

Genre : Horreur comique

 

 

William Katt : Roger Cobb, George Wendt : Harold Gorton, Richard Moll : Big Ben, Kay Lenz : Sandy Sinclair, Mary Stävin : Tanya

 

 

Le producteur SEAN S. CUNNINGHAM et le réalisateur STEVE MINER ont un point commun : ils ont tous deux participé à l'une des sagas d'horreur les plus connues et fructueuses de tous les temps, VENDREDI 13. La connexion entre HOUSE et Vendredi 13 ne s'arrête pas là puisqu'au générique, on retrouve le compositeur HARRY MANFREDINI (les inoubliables tchi-tchi-tchi-ha-ha-ha qui annonçaient l'arrivée de JASON ou de sa mère, c'était lui) et deux comédiens issus des premiers épisodes, STEVE SUSSKIND (alias le commerçant débonnaire de VENDREDI 13 : CHAPITRE 3) et RONN CARROLL, alias le shérif bonhomme du premier opus signé Sean S. Cunningham.

Toujours est-il que House n'a rien à voir avec Vendredi 13. Plus versatile, plus fun, moins estampillé teenage movie, sa revisitation du film de maison hantée n'a rien à voir avec le slasher champêtre de la saga basée à Crystal Lake.

Qui dit film de maison hantée dit demeure imposante. Le manoir de style victorien retenu par la production est charismatique à souhait. Lugubrement surlignée par la musique de Harry Manfredini (toujours adepte des violons grinçants) et les mouvements de caméra de Steve Miner, la maison affiche un tempérament fort. On sent bien que quelque chose de spécial se terre dans ses entrailles, quelque chose d'à la fois retors et dangereux.

Après un début placé sous le signe de la mort (le premier contact avec la demeure se conclut par une pendaison), House adopte une couleur un peu plus légère où frissons et humour s'entrechoquent en permanence. On a beau se creuser les méninges, jamais on n'avait vu une maison hantée hébergeant des créatures et des objets aussi atypiques. Harpie obèse, GI putréfié, outils de jardin en lévitation, chauves-souris arborant des têtes de mort, monstre visqueux tout droit sorti de THE THING, espadon accroché au mur qui pousse des cris de douleur : le long-métrage propose une galerie de perturbateurs déjantés qui vont mener la vie dure à ROGER COBB, écrivain perturbé par la disparition de son fils JIMMY (il s'est évanoui dans la piscine de la maison il y a un an), le décès de sa tante et le divorce d'avec sa femme. Soit trois bonnes raisons de péter les plombs.

Formidablement interprété par WILLIAM KATT, couteau suisse capable d'embrasser la comédie, l'épouvante et le drame avec le même brio, Cobb fait partie de ces personnages que l'on suivrait dans tous les délires tant ils sont charismatiques et attachants. On est ému quand il décide de remuer ciel et terre pour récupérer son fils. On rit de bon cœur quand il se retrouve nez à nez avec un monstre tapi dans un cagibi vétuste ou quand il constate que la main de la créature qu'il vient d'enterrer dans son jardin a été dérobée par un Golden Retriever joueurEt l'on frissonne (gentiment) quand il découvre l'entrée d'un monde inconnu dans son placard à pharmacie.

Plutôt habile dans son écriture (le comique de situation est suffisamment bien dosé pour ne pas pénaliser l'aspect fantastique), House propose en bonus une vision assez originale de la Guerre du Vietnam. En toile de fond dans la première partie, elle devient peu à peu un personnage à part entière sur les épaules desquelles va finir par reposer la disparition du fils de Cobb.

Mais quel lien peut-il exister entre le Vietnam et la disparition du jeune Jimmy ?

C'est tout le sel du long-métrage.

Original et doté de trucages réussis, House peut se targuer de posséder le même capital sympathie qu'à l'époque de sa sortie. Avec une mise en scène et un montage plus dynamiques (le rythme est assez lent), il aurait même pu prétendre à une plus grande destinée. 

 

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