VENDREDI 13 CHAP.9 : JASON VA EN ENFER

On ne sait pas par quel miracle il peut être de retour (rappelons qu'il était redevenu enfant à la fin de l'épisode précédent), mais une chose est sûre, ce bon vieux JASON VOORHEES hante de nouveau le camp de Crystal Lake. Toujours en forme (son visage est tellement gros que son masque de hockey a de plus en plus de mal à le recouvrir), l'ermite des bois nous offre une scène d'ouverture qui dresse l'inventaire de tous les clichés de la franchise, de la nana qui se dépoile à l'ampoule qui grille, en passant par la course-poursuite dans la forêt. Même les mythiques tchi-tchi-tchi-ha-ha-ha d'HENRY MANFREDINI sont de la partie. Bref, un joyeux retour dans les années 80. 

Sauf qu'une surprise s'est glissée dans la petite musique de la série. 

Réduit en mille morceaux par une unité spéciale du FBI, Jason n'est plus. Du moins physiquement. Son esprit, lui, vit toujours. Et c'est d'ailleurs grâce à son esprit qu'il va pouvoir prendre possession des corps humains qui passent à sa portée. Un pitch qui n'est pas sans rappeler celui de THE HIDDEN de JACK SHOLDER, petit classique de la série B qui nous présentait une créature extraterrestre désireuse de dominer la race humaine et qui, pour parvenir à ses fins, n'hésitait pas à changer d'apparence.

Aussi difficile à avaler soit-il, ce postulat offre un nouveau terrain de jeu parfois ludique à la franchise, qui met pour de bon les deux pieds dans le cinéma fantastique après avoir flirté avec lui par le passé. Diabolique comme jamais, Jason n'est plus le simple tueur en série que l'on connaissait. Il est désormais une icône du mal à la recherche d'un corps pour renaître. Et ce corps doit obligatoirement être celui d'un membre de sa famille, c'est-à-dire un Voorhees. Ça tombe bien, notre affreux jojo a une demi-sœur, une nièce et même une petite-nièce qui l'attendent sagement au coin de la cheminée. 

Le cocon familial de la série HALLOWEEN aurait-il inspiré nos scénaristes ?

Fun et sans prétention, JASON VA EN ENFER vaut surtout pour ses effets gores et son énergie. Les personnages ne manquent pas de piquant, à l'instar du chasseur de primes (STEVEN WILLIAMS, cabotin à souhait) venu mettre un terme aux méfaits du Jason mark 2 ou du jeune papa surexcité (JOHN D. LEMAY) accusé à tort du meurtre de sa belle-mère. Des personnages évoluant dans un univers extravagant où les cadavres atrocement mutilés, les métempsycoses, les fusillades sanglantes, les allusions aux films d'horreur (le héros feuillette un livre qui ressemble à s'y méprendre au NECRONOMICON d'EVIL DEAD) et les révélations plus ou moins improbables se tirent la bourrent pendant 90 minutes.

Un peu répétitif (les incessantes transformations de Jason finissent par lasser) et limité en terme d'angoisse (on aurait aimé que le climat de paranoïa soit plus poussé), ce joyeux capharnaüm s'achève sur un caméo inattendu qui ouvre une nouvelle possibilité de suite pour la franchise. Encore une. Comme quoi, malgré les promesses de l'affiche, notre tête de pioche préférée ne semble toujours pas décidée à prendre sa retraite, que ce soit en enfer ou ailleurs. 

Pour quelques dollars de plus, la production serait bien capable de l'envoyer dans l'espace tiens...

★★☆☆☆