VENDREDI 13 CHAP.8 : L'ULTIME RETOUR

Jason repose dans les eaux de Crystal Lake, mais deux adolescents, en jetant l'ancre de leur bateau, heurtent un câble électrique qui le ramène à la vie. Le carnage peut alors reprendre de plus belle.... jusqu'à New York !

 

 

Réalisation : Rob Hedden

Scénario : Rob Hedden

Photographie : Bryan England

Musique : Fred Mollin

Durée : 100 minutes

Production : Randy Cheveldave

Date de sortie : 1989

Genre : Slasher

 

 

Kane Hodder : Jason Voorhees, Tim Mirkovich : Jason (jeune), Jensen Daggett : Rennie Wickham, Scott Reeves : Sean Robertson, Alex Diakun : Deck, Peter Mark Richman : Charles McCullogh

 

 

Trouver un nouveau prétexte pour ressusciter JASON est devenu un vrai casse-tête pour les scénaristes qui se relaient depuis le 6e opus. Poussif au plus haut degré, leur dernier subterfuge (cette fois, c'est un câble électrique heurté par l'ancre d'un bateau qui lui redonne vie) a un seul objectif : éloigner la créature du lieu qui l'a vue périr puis renaître de ses cendres, la forêt de Crystal Lake. Ça tombe bien, cela fait quarante ans que le bougre attend de voir du pays ! Et tant pis si cette nouvelle aventure n'entretient plus qu'un lointain rapport avec sa croisade initiale qui, rappelons-le, consistait à venger le meurtre de sa mère.

Poussé dans ses derniers retranchements, le concept de la franchise atteint un point de non-retour avec ce huitième épisode. Très présent du début à la fin, Jason est définitivement la star du divertissement. Volontiers cabotin (il retire son masque pour faire déguerpir une bande de racailles), conscient de l'image qu'il renvoie (amusante scène où tel un MICHAEL MYERS, il penche la tête en contemplant une affiche avec un masque de hockey), il semble beaucoup apprécier les nouveaux lieux de villégiature que le destin a mis sur sa route, que ce soit le rutilant navire Lazarus ou la ville de New York

Toujours incarné par le massif KANE HODDER, le monstre est très correctement mis en valeur par une photo qui fait la part belle aux éclairages baroques (l'influence de MARIO BAVA se ressent sur certains plans) et aux arrières-plans brumeux. De quoi donner un aspect plus fantomatique à ses apparitions. La réalisation est aussi plus attractive que celle du dernier épisode. Boostées par des mouvements d'appareil assez virtuoses, les attaques de Jason gagnent en dynamisme, à l'image du meurtre tournoyant de la jeune EVA sur la piste de danse du navire (qui rappelle beaucoup l'univers de DARIO ARGENTO) ou de la course-poursuite finale dans les égouts, jouissant de plans au Steadicam réussis.

On aurait aimé que le scénario et les personnages soient aussi soignés que l'aspect technique. Malheureusement, ce sont les parents pauvres du film. Difficile de trouver un quelconque intérêt aux mésaventures familiales de l'héroïne (comme de coutume repérable dès les premières images), aux manigances de la garce de l'histoire ou aux envies de célébrité d'une guitariste adepte du shred. Quant à la ville de New York (destination finale des rares passagers qui auront survécu à la traversée), elle a des allures de poubelle géante que le réalisateur-scénariste ROB HEDDEN exploite avec une démagogie clairement affichée. Au choix zombies ou junkies, les habitants de la Big Apple baignent dans les stéréotypes les plus putassiers. La saga n'avait jamais visé haut socialement parlant, là, elle termine carrément son périple dans le caniveau.

S'achevant sur un coup de théâtre qui atteint un sommet de burlesque involontaire (on pense beaucoup à FREDDY) cet ULTIME RETOUR marque la fin de la série historique, mais aussi celle de la grande époque du slasher, genre qui n'allait pas tarder à mourir de sa belle mort après plusieurs années de bons et loyaux services. Très inégale, la saga Vendredi 13 a toutefois participé à sa renommée en inventant l'un des personnages les plus emblématiques du cinéma d'horreur, personnage qui fait désormais partie de la culture pop. Et rien que pour ça, elle mérite un minimum de considération.

 

★★☆☆☆

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Commentaires: 1
  • #1

    ZeShape (mercredi, 27 septembre 2023 13:08)

    Alors là... on touche le fond du lac. Cet épisode complètement débile est pour moi le dernier de la formule originelle, avant une succession de trépas infâmes. Et pourtant, on nage déjà vraiment dans la boue, avec des personnages d'un ennui abyssal et de séquences frustrantes qui passent totalement à côté du potentiel annoncé. Dommage...