FREDDY VS JASON

Freddy Krueger est en enfer. Déterminé à rappeler son existence aux jeunes de Springwood, il s'insinue dans les rêves de Jason Voorhees. Freddy l'utilise pour semer une fois de plus la terreur dans la ville pour son propre profit. Mais Jason devient vite incontrôlable.

 

Réalisation : Ronny Yu

Scénario : Damian Shanon, Mark Swift

Photographie : Fred Murphy

Musique : Arnaud Rebotini

Durée : 95 minutes

Production : Sean S. Cunningham, Douglas Curtis, Stokely Chaffin, Robert Shaye, Renee Witt

Date de sortie : 2003

Genre : Crossover gore

 

Robert Englund : Freddy, Ken Kirzinger : Jason, Monica Keena : Lori Campbell, Jason Ritter : Will Rollins, Kelly Rowland : Kia, Katharine Isabelle : Gibb Smith, Brendan Fletcher : Mark Davis, Tom Butler : Dr. Campbell

 

Il y a dans FREDDY VS JASON plus d'andouilles congénitales, plus de hurlements et plus de tripaille que dans les deux sagas réunies. On est à deux doigts d'une parodie à la SCARY MOVIE.

Certes, le slasher n'est pas un genre spécialement réputé pour sa finesse, mais ce n'est pas parce que la médiocrité est la norme qu'on est obligé de s'y plier. WES CRAVEN l'avait bien compris en signant deux épisodes (LES GRIFFES DE LA NUIT et FREDDY SORT DE LA NUIT) plus cérébraux que la moyenne du genre. Et à son époque, le VENDREDI 13 de SEAN S. CUNNINGHAM ne se limitait pas qu'à la boucherie.

Dans Freddy vs Jason, tous les ingrédients sont surdosés.

Pourtant, visuellement parlant, il n'y a pas grand-chose à redire, le long-métrage est plutôt réussi. Exception faite des ralentis, ratés, la mise en scène de RONNY YU (LA FIANCÉE DE CHUCKY) est supérieure à celle des tâcherons qui officiaient à la tête des différents Jason et Freddy dans les années 80. Le film est rythmé et bénéficie de plans parfois chiadés, à l'image des mouvements de caméra torrentueux arpentant la fonderie, une fonderie baignant dans des éclairages rougeoyants dignes d'un giallo.

Les trucages et les maquillages sont aussi à la fête. Grand gagnant de ce lifting général, Freddy est transcendé par des maquillages effrayants qui comptent parmi les plus réussis de la franchise. Contrairement au dernier épisode de 1994, qui voyait le tueur grimaçant affublé d'un masque caoutchouteux peu crédible, sa peau semble marquée au fer rouge. 

Enfin, l’imagination fertile du boucher d’Elm Street est idéalement servie par des effets spéciaux qui lui permettent de repousser ses propres limites, la technique du morphing lui offrant le luxe de se glisser dans la peau de personnages mythiques comme PAMELA VOORHEES, alias la mère de Jason. Déboussolement garanti pour ses futures victimes, Jason y compris.

Malheureusement, ce joli emballage technique ne saurait faire oublier toutes les lacunes de la production.

L'idée de faire de Jason une victime de Freddy (c'est lui le vrai méchant) et donc un allié potentiel de la bande de jeunes est totalement sous-exploitée par le film, qui ne prend aucun risque en se concentrant sur les éléments les plus basiques des deux séries. Plus d'ados stupides, plus de gore (l'interminable affrontement final entre les deux boogeymans est vraiment saignant), plus de courses-poursuites, plus de ricanements, plus de nibards massacrés au bistouri, plus de fumette, plus de découpages à la machette (Jason se régale avec les crétins camés de la rave party), Freddy vs Jason préfère les clichés faciles à l'évolution.

Les acteurs auraient pu sauver les meubles, mais ni MONICA KEENA (LORI), capable de réussir une scène puis de foirer la suivante, ni les autres jeunes comédiens ne révèlent un talent susceptible de donner un brin d'épaisseur à leurs personnages de têtes à claques. On est à des années-lumière d'un SCREAM, film qui parvenait à rendre attachant l'idiot du village. Heureusement, on peut compter sur ROBERT ENGLUND pour assurer le spectacle.

Le bilan est amer : Freddy vs Jason est un slasher bête et méchant qui lorgne plus du côté des mauvais épisodes de Vendredi 13 que des bons de la saga rivale. 

                                                                  

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