WEEK-END DE TERREUR

Un groupe d'amis passe le week-end dans un manoir isolé du monde. Mais très vite, une série de meurtres vient contrarier les plans de la petite bande. Qui est l'inconnu qui a décidé de s'en prendre à eux ? Et quelles sont ses motivations ?

 

 

Réalisation : Fred Walton

Scénario : Danilo Bach 

Photographie : Charles Minsky

Musique : Charles Bernstein

Durée : 90 minutes

Production : Franck Mancuso Jr.

Date de sortie : 1986

Genre : Dix petits nègres en moins bien

 

 

Deborah Foreman : Muffy, Amy Steel : Kit, Ken Olandt : Rob, Thomas F. Wilson : Arch, Jay Baker : Harvey, Griffin O'Neal : Skip, Deborah Goodrich : Nikki, Leah Pinsent : Nan

 

Un somptueux manoir, une île coupée du monde, des invités disparates qui semblent cacher de lourds secrets, un jeu de piste macabre, une conclusion en forme de pied de nez : difficile de ne pas penser aux DIX PETITS NÈGRES en visionnant WEEK-END DE TERREUR. Ce slasher sorti durant l'âge d'or du genre ne cherche d'ailleurs pas à dissimuler ce lien de filiation puisque l'un des personnages mentionne le nom d'AGATHA CHRISTIE dans les premières bobines. Les choses ont le mérite d'être claires et assumées.

À la tête de ce projet, on retrouve la PARAMOUNT, le studio qui a produit tous les VENDREDI 13 depuis les débuts de la franchise en 1980. Mais les points communs avec la série consacrée à JASON et à sa mère ne s'arrêtent pas là puisque l'un des producteurs historiques de la franchise (FRANK MANCUSO JR.) et l'une de ses comédiennes emblématiques (AMY STEEL, alias l'héroïne de VENDREDI 13 CHAPITRE 2) sont aussi de la partie. Pour autant, malgré quelques gimmicks en forme de clin d'œil, Week-end de terreur n'évolue pas dans l'ombre de Vendredi 13. Moins gore, plus sage musicalement parlant (la bande-son de CHARLES BERNSTEIN est moins tonitruante que celle d'HARRY MANFREDINI), amputé de la plupart des jump scares et effets-bus inhérents aux aventures du boogeyman de CRYSTAL LAKE, le film de FRED WALTON (TERREUR SUR LA LIGNE) tente une approche plus modérée du genre slasher. Hélas, il rate sa cible. Lourdingue, bavard, enrobé d'une psychologie de pacotille, il échoue à créer le climat de mystère qui nous donnerait envie d'enfiler notre imperméable de détective et de partir à la chasse aux indices dans les placards et tiroirs.

Les personnages participent pour beaucoup à ce découragement. Dégrossis à la truelle alors que ce type de huis clos exige des protagonistes un tantinet spirituels, ils donnent une coloration très triviale au long-métrage. On aurait espéré autre chose qu'une galerie d'andouilles congénitales, de gosses de riches pourris gâtés, d'obsédés sexuels, de play-boys ringards, de collégiens farceurs et de futurs yuppies. Même Amy Steel (qui s'était montrée persuasive dans le deuxième épisode de Vendredi 13) hérite d'un personnage banal auquel on a du mal à trouver un quelconque intérêt. Connaissant ses talents d'interprète et de hurleuse, le scénariste DANILO BACH aurait pu faire l'effort de lui proposer un rôle un peu plus fouillé. Vu le niveau général, ça n'aurait pas été du luxe.

Peu ambitieux, ce jeu de piste alanguissant pour les petites cellules grises chères à HERCULE POIROT vaut uniquement pour son dénouement. Certes, il soulève quelques incohérences (qu'un second visionnage révèlera avec plus de clarté), mais les sarcasmes envers la jeunesse dorée américaine font mouche. Le scénariste serait-il plus à l'aise dans le registre du cynisme que dans celui du suspense pur ? On peut se poser la question.

Malheureusement, ce sympathique bouquet final ne saurait faire oublier la nonchalance de ce CLUEDO macabre qui n'arrive jamais à la cheville de son inspirateur british. Pour cela, il aurait fallu qu'il prenne de la hauteur sur son sujet et coupe tous les ponts avec son cœur de cible prioritaire : le public adolescent. Celui de Vendredi 13 donc.

Un slasher pataud qui ne mérite pas la rédemption.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0