VENDREDI 13 CHAP.10 : JASON X

Jason a finalement été capturé et cryogénisé. Près de cinq siècles plus tard, la Terre est devenue inhabitable suite aux méfaits de la pollution. Venus de la planète qui a servi d'asile à la race humaine, de jeunes archéologues partent en voyage sur la Terre pour étudier les causes du cataclysme écologique. Ils découvrent alors un mystérieux caisson réfrigéré.

 

 

Réalisation : James Isaac

Scénario : Todd Farmer

Photographie : Derick V. Underschultz

Musique : Harry Manfredini

Durée : 93 minutes

Production : Noel Cunningham

Date de sortie : 2002

Genre : Slasher cryogénique

 

 

Kane Hodder : Jason Voorhees, Lexa Doig : Rowan, Chuck Campbell : Tsunaron, Lisa Ryder : Kay-Em 14, Peter Mensah : Sergent Brodski

 

La vraisemblance est une notion que la série VENDREDI 13 a toujours piétinée avec plus ou moins d'insistance. La preuve en images avec ce dixième épisode.

Alors que JASON VA EN ENFER nous avait clairement fait comprendre que le monstre avait été propulsé au royaume des morts et qu'il était désormais en bonne compagnie avec son comparse FREDDYJASON X le propulse dans un nouvel environnement : les États-Unis d'Amérique de 2008.

Comment est-il arrivé là ? Par quel miracle tient-il encore debout ? Pourquoi son cerveau est-il deux fois plus petit que celui d'un être humain lambda alors que l'opus précédent affirmait qu'il était deux fois plus développé ? 
Mystère et boule de gomme.

Une chose est sûre, le bougre n'a rien perdu de ses vieux réflexes destructeurs !

Envoyer Jason dans l'espace, pourquoi pas, mais encore aurait-il fallu l'y envoyer avec un scénario et des effets spéciaux un tant soit peu travaillés. Lorgnant avec insistance du côté de la saga ALIEN (comme la mythique RIPLEY d'ALIENS, LE RETOUR, l'héroïne est restée congelée durant plusieurs décennies ; les fouilles du vaisseau ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles du NOSTROMO d'ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGER ; l'un des personnages s'appelle DALLAS), Jason X joue la carte du slasher de science-fiction avec une nonchalance qui confine au j-m'en-foutisme. Une nouvelle fois, la photocopieuse a tourné à plein régime. Et exception faite d'une incursion virtuelle pleine de second degré dans le camp de Crystal Lake, on ne peut pas dire que les idées se bousculent au portillon.

À l'image du scénario, les trucages sont faits de bric et de broc. Que ce soit le GRENDEL (la navette dans laquelle se déroulent les trois quarts de l'action), la base spatiale SOLARIS, la nano-machine moléculaire qui transforme Jason en un super Jason dans la dernière partie, le corps sans tête de l'androïde KAY-EM 14 ou bien encore la simulation holographique, les décors et les innovations technologiques dégagent un parfum cheap qui confère un aspect très daté au long-métrage. Mais il faut avouer qu'il paraissait déjà ringard en 2002.

On aurait pu passer outre cette forme peu flatteuse si le film avait fait preuve d'énergie. Ce n'est malheureusement pas le cas. Mou du genou, voire léthargique (les courses-poursuites entre le colosse et ses proies peinent à tenir nos sens en éveil), Jason X fait pâle figure par rapport aux slashers de son époque. On est à des années-lumières du modernisme d'un SCREAM, long-métrage qui avait su donner un bon coup de balai au genre en 1996. Ici, l'upgrade vanté par l'affiche s'applique uniquement aux pouvoirs de Jason et en aucun cas à la mise en scène et au scénario, restés coincés au milieu des années 80. Dommage, la production aurait pu mettre à profit les huit années écoulées depuis Jason va en enfer pour proposer quelque chose de plus mordant.

Misant tout sur les homicides gentiment gores de son indestructible héros (qui cumule 23 meurtres dans cet épisode, sans compter les 19727 habitants du Solaris), ce très dispensable Jason X est à ranger parmi les moins bons volets de la série avec le 7. 

Tant d'espace pour si peu d'inspiration : cela ne valait pas la peine d'extirper le boucher de son XXe siècle.

 

★☆☆☆☆

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Commentaires: 1
  • #1

    ZeShape (mercredi, 27 septembre 2023 13:16)

    Une immondice tellement naze qu'on a du mal à croire qu'il a été réalisé en 2002. On a plus l'impression d'être devant NRJ12 le mauvais soir de la semaine. Je te rejoins sur le fait que finalement, les producteurs de la saga n'ont jamais tenu à entretenir correctement leur poule aux œufs d'or. Ils l'ont au contraire gavé aux stéroïdes et c'est devenu le monstre qui peine dans cet ultime vomitif opus.