SHOCKER

Dans la banlieue de Los Angeles, des crimes sanglants sont commis par un individu que rien ne semble pouvoir arrêter. Jonathan Parker,  jeune homme capable d'entrer en contact avec le tueur grâce à ses rêves, va tenter de mettre un terme à sa croisade.

 

 

Réalisation : Wes Craven

Scénario : Wes Craven

Photographie : Jacques Haitkin

Musique : William Goldstein

Durée : 108 minutes

Production : Marianne Maddalena, Barin Kumar

Date de sortie : 1989

Genre : Fantastique

 

 

Mitch Pileggi : Horace Pinker, Peter Berg : Jonathan Parker, Michael Murphy : Don Parker, Camille Cooper : Alison, Richard Brooks : Rhino, Ted Raimi : Pac Man, Sam Scarber : Cooper

 

HORACE PINKER est une sorte de FREDDY KRUEGER qui aurait mal tourné. Facétieuse, hyper-violente, caméléonesque, amatrice de relations intimes avec les personnes qu'elle a choisies de torturer, la vedette de SHOCKER fait siens certains traits de caractère du boogeyman des GRIFFES DE LA NUIT. Seule différence et non des moindres, son capital sympathie frôle le degré zéro. Autant le monstre au chapeau brûlé pouvait se révéler cabotin, voire enjôleur, autant Horace Pinker suscite détachement et froideur. Il faut dire que ce dernier a eu le malheur de massacrer la famille et la petite amie du héros (JONATHAN PARKER) dans les premières bobines. Cruels, ces meurtres assoient la malfaisance du personnage, pour qui toute forme de repentance est inenvisageable.

MITCH PILEGGI était l'homme idéal pour le rôle. Plus rugueux que celui de ROBERT ENGLUND, son jeu traduit à merveille la folie barbare d'un homme qui tue simplement pour le plaisir de tuer. Les 1m87 de l'acteur renforcent encore l'impression d'invincibilité qui émane de la silhouette de Pinker, bête capable de soulever un corps humain comme d'autres soulèvent des boites de conserve.

Inspiré par son boucher au point de signer l'une des premières parties les plus intéressantes de sa filmo, WES CRAVEN a malheureusement tendance à perdre pied dès lors que Pinker passe sur la chaise électrique. Le suspense urbain et les rêves prémonitoires frémissants cèdent alors leur place à une cavalcade fantastique qui rappelle fortement THE HIDDEN de JACK SHOLDER, série B qui avait fait son petit effet fin 1987.

La rupture de ton est totale. Au début amusantes, les scènes de "possession" (le tueur peut passer d'un corps à un autre en un claquement de doigt, ou plutôt d'électricité) finissent par lasser. Pire, elles diluent la tension que le cinéaste s'était évertuée à distiller. Si le métier de Craven (qui trousse quelques jolis plans en caméra portée) et la vivacité du montage permettent au long-métrage de garder la tête au-dessus de l'eau, on regrette l'onirisme romantique (l'histoire d'amour est très proche de celle de L'AMIE MORTELLE du même réalisateur) et la noirceur des débuts, balayés par un grand guignol d'un goût douteux, à l'instar de la scène où une fillette contaminée par l'esprit maléfique de Pinker se met à proférer des insultes.

Englué dans des effets spéciaux qui n'ont pas résisté à l'épreuve du temps, le long combat final entre le héros (incarné par le solide mais peu attachant PETER BERG, futur réalisateur de VERY BAD THINGS) et le tueur à l'uniforme orange pousse assez loin le curseur du délire. Projetés dans un poste de télévision, appareil galvanisant s'il en est, les deux meilleurs ennemis vont se livrer à une baston homérique où tous les coups (de jus) sont permis. Plus potache, tu meurs. 

Wes Craven a souvent eu du mal à conclure ses films. C'est encore une fois le cas avec ce patchwork qui aurait gagné à moins s'éterniser. Pourtant, c'est le réalisateur en personne qui a écrit son scénario de A à Z. On ne pourra donc lui trouver aucune excuse. 

L'affreux jojo d'ELM STREET peut dormir sur ses deux oreilles brûlées, la relève, ce n'est pas pour tout de suite !

 

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