SCREAM 6

Les survivants des meurtres de Ghostface quittent Woodsboro pour commencer un nouveau chapitre de leurs vies à New York.

 

Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett

Scénario : James Vanderbilt, Guy Busick

Photographie : Brett Jutkiewicz

Musique : Brian Tyler

Durée : 120 minutes

Production : William Sherak, James Vanderbilt, Paul Neinstein

Date de sortie : 2023

Genre : Slasher

 

Melissa Barrera : Sam Carpenter, Jenna Ortega : Tara Carpenter, Courteney Cox : Gale Weathers, Hayden Panettiere : Kirby, Dermot Mulroney : Wayne Bailey, Jasmin Savoy Brown : Minky

 

SCREAM 5 avait réussi une double prouesse : faire honneur à l'héritage de la saga et donner envie au public de continuer son histoire avec les nouveaux personnages introduits.

SCREAM 6 confirme l'inspiration retrouvée après la déception (déjà lointaine) causée par les épisodes 3 et 4. Plus sombre, plus saignant, mais aussi plus varié dans ses meurtres et ses décors, le long-métrage célèbre la figure de GHOSTFACE, qui trouve dans l'environnement de NEW YORK matière à étancher sa soif d'exécutions.

Il faut dire que les ruelles étroites, les appartements à tiroirs, les supérettes, le métro et les vieux cinémas de quartier ne sont pas là pour faire de la figuration. Au contraire, les séquences de terreur utilisent à merveille toutes les possibilités offertes par la Big AppleMention spéciale à la longue scène dans le métro qui voit le tueur se fondre parmi les passagers déguisés avant de surgir de l'ombre pour frapper sa proie. Une scène suggestive basée sur l'attente qui détonne par rapport aux moments les plus barbares du long-métrage, à l'image de l'introduction, férocement originale ou de la mise à sac de l'appartement de SAMANTHA (MELISSA BARRERA), ravagé par un ghostface qui va s'occuper de refaire la décoration à moindres frais. Un ghostface de plus en plus vicieux qui n'hésite plus à attaquer ses victimes dans des endroits bondés et à tirer profit des outils les plus insolites, échelles y comprises.

Mais l'angoisse pure n'est pas le seul domaine de prédilection d'un Scream. Comme d'habitude, les considérations sur le cinéma d'horreur ne manquent pas à l'appel. On sourit devant les remarques acerbes de MINKY (JASMIN SAVOY BROWN), qui maîtrise toujours son petit slasher sur le bout des doigts et qui ne rate jamais une occasion de souligner son évolution par des exemples percutants. Une mise en abyme certes classique pour la série, mais bénéficiant de dialogues souvent savoureux et d'une interprétation de qualité.

Le casting est d'ailleurs l'un des grands points forts de Scream 6. Plus encore que dans le cinquième volet, Melissa Barrera et JENNA ORTEGA rivalisent d'intensité pour illustrer la psychologie tourmentée des deux sœurs CARPENTER, incapables d'avoir des relations sociales apaisées et surtout incapables de communiquer entre elles. La complicité entre les actrices, naturelle et évidente, crève l'écran. Aussi à l'aise dans le registre de l'angoisse que dans celui de l'émotion, les deux comédiennes font honneur aux scream queens qui les ont précédées, NEVE CAMPBELL la première, grande absente de cette nouvelle aventure. Soit une première dans la saga.

De retour dans la série (elle avait fait une apparition éclair dans le dernier opus), HAYDEN PANETTIERE apporte de son côté beaucoup de décontraction à son personnage d'agent du FBI féru de slasher et de technologie moderne, un mélange détonnant qui s'avérera fort utile durant l'une des scènes-clés du film - joli clin d’œil à la désormais mythique scène dans le parc de SCREAM 2Le reste du casting est à l'avenant, les nouveaux comédiens (le solide DERMOT MULRONEY prête ses traits burinés à un flic opiniâtre) se fondant avec aisance dans la famille d'acteurs créée auparavant.

Plus rythmé et compact que l'épisode 5, jouissant d'une mise en scène à la fois fluide et élégante, Scream 6 ne trouve ses limites que dans la grande révélation finale, passage obligé une nouvelle fois décevant. Mais à y regarder de plus près, seul le premier volet de WES CRAVEN avait réussi à créer la surprise.

Un écueil qui n'altère cependant pas la bonne impression générale laissée par le long-métrage, moderne sans tomber dans les travers wokes à la DISNEY, traditionnel sans jamais ressembler à un vieux squelette sorti de son placard. 

  

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