LE PROJET BLAIR WITCH

En , trois étudiants en cinéma  veulent produire un documentaire sur la légendaire sorcière de Blair. Ils se rendent à Burkittsville dans le Maryland, et interrogent les résidents au sujet de la légende. 

 

Réalisation : Daniel Myrick, Eduardo Sánchez

Scénario : Daniel Myrick, Eduardo Sánchez

Photographie : Neal Fredericks

Musique : Tony Cora

Durée : 81 minutes

Production : Gregg Hale, Robin Cowie, Michael Monello, Bob Eick, Kevin J. Foxe

Date de sortie : 1999

Genre : Survival

 

Heather Donahue : Heather Donahue, Joshua LeonardJoshua Leonard, Michael C. WilliamsMichael Williams

 

1999 : à l'heure où les salles de cinéma font un triomphe au slasher (SCREAM et SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER viennent tout juste de rafraîchir les codes du genre), un petit film d'horreur sorti de nulle part fait parler de lui sur Internet, inventant un nouveau mode de communication qui n'aura de cesse d'être réutilisé dans la décennie suivante. 

Vu sous cet angle, LE PROJET BLAIR WITCH s'impose effectivement comme un précurseur, son marketing roublard (les bandes-annonces et les affiches donnèrent l'illusion que le long-métrage était un vrai documentaire) et son dépouillement extrême lui conférant de sérieuses allures d'apparatchik. 

Au-delà de la polémique soulevée (quelle est la frontière entre la manipulation et la tromperie sur la marchandise ?), on ne peut que constater l'efficacité de l'attirail déployé par DANIEL MYRICK et EDUARDO SANCHEZ, cinéastes malins qui avaient pressenti le potentiel du web avant les autres. 

Nonobstant ce doucereux parfum de marketing, une question demeure toutefois en suspense : que reste-t-il du film plus de vingt ans plus tard ? À-t-il passé le test du temps ? Si on le compare à la médiocre franchise PARANORMAL ACTIVITY, l’un de ses nombreux rejetons, la réponse est oui. Mais toutes proportions gardées. 

Un peu long à démarrer, le long-métrage séduit autant qu'il irrite. La faute à un concept qui réserve autant de montées d'adrénaline appréciables (le dernier quart d'heure atteint une sorte de frénésie rarement vue dans le genre) que de rabâchages. On s'agace notamment des disputes entre les trois protagonistes et des incessantes levées de camp, deux éléments dont la monotonie plombe le long-métrage. 

Pour autant, aussi limité soit-il, Le Projet Blair Witch a quelques arguments à faire valoir. Dépouillé jusque dans ses fondements (les décors, les musiques, la mise en scène et les éclairages se limitent au strict nécessaire), le film opère un retour salvateur aux origines de l'angoisse, la peur du noir la première, phobie enfantine qui s'exprime à travers des comédiens dirigés d'une main de fer... sadique. En effet, pour tirer le meilleur de ses acteurs, le tandem de cinéastes n'hésita pas à les «malmener» durant la petite semaine de tournage, les laissant seuls dans la forêt avec un minimum d'instructions. Une technique qui semble porter ses fruits puisque le trio arrive à nous communiquer son angoisse d'une façon très naturelle. Ça tombe bien puisque le film est censé être un documentaire !

Souvent contagieux, l'affolement des protagonistes gagne du terrain à mesure que la menace diabolique les encercle, débouchant sur un plan final qui pose plus de questions qu'il n'en résout. 

Si l'ambition des réalisateurs était de nous désarçonner, Le Projet Blair Witch a réussi son pari : faire d'une simple promenade dans les bois une expérience dont on ne ressort pas tout à fait indemne.

  

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