NAKED YOU DIE (AKA THE YOUNG, THE EVIL AND THE SAVAGE)

Un pensionnat de jeunes filles huppé est la cible d'un tueur en série.

 

 

Réalisation : Antonio Margheriti

Scénario : Mario Bava, Franco Bottari, Antonio Margheriti, Giovanni Simonelli

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Carlo Savina

Durée : 94 minutes

Production : Virgilio De Blasi  et Lawrence Woolner

Date de sortie : 1968

Genre : Giallo

 

 

Mark Damon : Richard Barret,  Eleonora Brown : Lucille,  Michael Rennie : Inspector Duran, Sally Smith : Jill,  Luciano Pigozzi : La Floret, Vivian Stapleton : Miss Transfield, Ludmila Lvova : Mrs. Clay

 

 

 

La première partie de NAKED YOU DIE n'est guère passionnante. Après s'être intéressée à un meurtre plus brusque que violent, la caméra se focalise sur une école de jeunes filles huppée abritant une flopée de personnages sur lesquels le scénario va jeter son dévolu. On y découvre un professeur-séducteur follement épris de l'une de ses élèves (RICHARD BARRETT), un concierge pour le moins étrange et vicieux (LA FLORET), une adolescente cabotine et dotée d'une imagination hors du commun (JILL), une nouvelle enseignante peinant à trouver ses marques (MRS. CLAY), une intendante comme il se doit préoccupée par la bonne tenue de son établissement (Miss TRANSFIELD) et une bombe anatomique (LUCILLE) qui ne se doute pas encore qu'elle va devenir le point de convergence de l'enquête policière.

Assez platement filmé, tout ce joli petit monde a du mal à camoufler la langueur d'une partie criminelle qui tarde à prendre le dessus sur la comédie sociale. On aurait cependant tort de condamner ce giallo d'ANTONIO MARGHERITI sur cette simple présomption défavorable. Sans rivaliser avec l'audace de SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN (1964,  MARIO BAVA), classique lui inspirant la silhouette de son tueur (tout de noir vêtu) et son scénario, le long-métrage va progressivement être dopé par une énigme présentant de plus en plus de ramifications intéressantes.

Parmi elles se pose bien évidemment la question inhérente à tout giallo digne de cette appellation : qui est le meurtrier ? Alimentée par un amas de suspects dévoilant un visage ambigu (tous les habitants du pensionnant peuvent avoir tué à un moment ou à un autre) et l'arrivée providentielle d'un inspecteur de police aussi flegmatique que zélé, l'interrogation finit par se révéler contagieuse.

Plus que la violence, très modérée (même dans sa version "uncut", Naked you die ne se distingue pas par ses homicides sanglants), plus que l'érotisme, pour ainsi dire aux abonnés absents (tous les plans nichons potentiels sont escamotés ou masqués, un détail amusant au regard des promesses de nudités incluses dans le titre original), plus que l'ambiance, presque guillerette (le personnage de Jill - délicieusement interprété par SALLY SMITH - insuffle une bonne dose de fantaisie à l'intrigue), c'est définitivement le petit jeu du "qui est qui" qui finit par conférer un intérêt au long-métrage. 

Aboutissement de la projection et morceau de bravoure du genre giallo, la grande révélation finale, décente à défaut d'être renversante, conclut honnêtement une production qui dégage un charme suranné auquel on pourra facilement s'abandonner.

À noter : Mario Bava, un temps envisagé pour réaliser le film, a participé à l'élaboration du script.

 

 ★★★☆☆

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