LES DÉMONS DU MAÏS

Burt et Vicky traversent les États-Unis vers Seattle. Au Nebraska, ils se retrouvent à Gatlin où les enfants ont tué tous les adultes et vivent au sein d'une secte dédiée à une divinité mystérieuse, le Dieu du Maïs.

 

 

Réalisation : Fritz Kiersch

Scénario : George Goldsmith

Photographie : Raoul Lomas

Musique : Jonathan Elias

Durée : 92 minutes

Production : Donald P. Borchers, Earl A. Glick, Terrence Kirby, Mark Lipson et Charles Weber

Date de sortie : 1984

Genre : Horreur transgénique

 

Peter Horton : Burt, Linda Hamilton : Vicky, John Franklin : Isaac, Courtney Gains: Malachai

 

La nouvelle originale de STEPHEN KING (LES ENFANTS DU MAÏS, présente dans le livre DANSE MACABRE sorti en 1978) était sèche, brutale et sans compromis. En un minimum de mots, le romancier parvenait à plonger le lecteur dans un univers où la violence surgissait du néant et la peur d'une situation à priori absurde et pourtant fichtrement menaçante.

Jadis symbole de la croissance verte et de la sérénité campagnarde, le maïs devenait pour le coup l'emblème de l'obscurantisme religieux le plus intransigeant... au grand dam des pauvres touristes égarés ayant eu le malheur de croiser l'ombre de ses tiges jaunâtres.

Plus sensible et positive que son inspiratrice littéraire, cette adaptation ciné s'inscrit dans une veine plus grand public, mais non dénuée d'intérêt. À condition de faire abstraction d'effets spéciaux terriblement datés (la matérialisation du démon pâtit de trucages pour le moins sommaires), on peut se laisser tenter par cette petite virée dans le Nebraska profond, territoire qui sent bon la mort et la transgression religieuse.

La mise en scène, bien que limitée, parvient à retranscrire toute l'absurdité et la barbarie d'une conjecture qui ne révèlera son vrai visage que dans les dernières minutes. À grand renfort de plans subjectifs dans la lignée du slasher et de cadrages serrés se plaisant à dévoiler des fragments d'anatomie, la réalisation installe un climat, sinon insoutenable, du moins suffisamment étouffant pour que l'on sente l'étau se refermer sur nous.

Le long-métrage de FRITZ KIERSCH doit par ailleurs une fière chandelle à ses jeunes acteurs, qui suppléent efficacement au léger manque de charisme de PETER HORTON (BURT) et LINDA HAMILTON (VICKY), têtes d'affiche agréables, mais un peu trop passe-partout pour espérer marquer l'Histoire du cinéma d'horreur. Littéralement possédés par l'esprit du diable, JOHN FRANKLIN (ISAAC, alias le prédicateur en chef) et COURTNEY GAINS (MALACHAI, alias le prédicateur en herbe qui aimerait bien devenir calife à la place du calife) se glissent le plus naturellement du monde dans la peau de prêcheurs en culottes courtes dont on guette les apparitions avec une certaine anxiété.

Sans atteindre des sommets d'angoisse, cette adaptation de l'un des classiques du cereal-killer movie a donc le mérite de faire son job avec une régularité et une application plaisantes, et ce, même si l'ensemble pêche par un manque d'ambition flagrant.

À noter : un remake assez médiocre (CHILDREN OF THE CORN GENESIS signé JOEL SOISSON) a vu le jour en 2011.

 

★★★☆☆

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Commentaires: 1
  • #1

    Damien (mercredi, 09 avril 2014 14:01)

    Une bonne idée qui se révèle assez plate dans la mise en scène.
    Reste à lire la nouvelle...pour comparer.