FREDDY SORT DE LA NUIT

Depuis quelque temps, Heather Langenkamp reçoit de terrifiants coups de fil anonymes. Son fils Dylan se comporte bizarrement et ne cesse de parler d'un homme qui vient le chercher quand il dort. 

 

 

Réalisation : Wes Craven

Scénario : Wes Craven

Photographie : Mark Irwin

Musique : J. Peter Robinson

Durée : 112 minutes

Production : Marianne Maddalena

Date de sortie : 1994

Genre : Horreur métaphysique

 

 

Heather Langenkamp : elle-même / Nancy Thompson, Robert Englund : Freddy Krueger / lui-même, Miko Hughes : Dylan Porter, Wes Craven : lui-même, John Saxon : lui-même / Lt. Donald Thompson, Robert Shaye : lui-même

 

La franchise des FREDDY est l'une des plus décevantes de l'Histoire du cinéma d'horreur. En 1994, c'est donc peu dire que plus personne n'attendait grand-chose du boogeyman à la peau brûlée, parti rejoindre ses copains MICHAEL ET JASON au cimetière des antiquités. Avec le recul, il faut bien reconnaître qu'on avait tort sur toute la ligne.

Non seulement, FREDDY SORT DE LA NUIT fait presque jeu égal avec LES GRIFFES DE LA NUIT mais en plus, il renouvelle les codes de la saga avec un brio salvateur.

Deux années avant SCREAMWES CRAVEN nous convie à un jeu de massacre d'une intelligence supérieure. Supérieure parce que révolutionnaire dans sa mise en abyme (les acteurs jouent leurs propres rôles, un concept qui n'allait pas tarder à devenir un cliché dans les années à venir), supérieure parce qu'à l'exception d'une séquence finale assez dispensable, Craven est en pleine possession de son talent, ressuscitant une figure emblématique que l'on pensait perdue depuis belle lurette.

Redevenu la créature inquiétante qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, Freddy (ROBERT ENGLUND) personnifie désormais le mal à l'état pur, un mal d'autant plus indestructible qu'il est dorénavant capable d'utiliser la force de son créateur (dans le cas présent, Wes Craven) et de ses ennemis (en premier lieu desquels HEATHER LANGENKAMP, comédienne qui avait campé le premier personnage de la série lui ayant tenu tête, NANCY) pour asseoir sa soif de domination sur le monde des vivants.

L'art est-il suffisamment puissant pour servir de passerelle au mal ? Acteurs et personnages peuvent-ils se recouper ? Où commence la réalité, où prend fin le fantasme ?

Amalgamant onirisme et crudité , premier et second degré (incroyable séquence où les comédiens finissent par rendosser leurs vieux habits des Griffes de la nuit), le cinéaste nous entraîne dans un vortex horrifique dopé par un scénario et une interprétation au-dessus du lot.

De retour après plusieurs années d'absence, Heather Langenkamp se révèle particulièrement touchante dans la peau d'une actrice (elle-même donc) confrontée au dédoublement de personnalité de son fils (MIKO HUGHES, glaçant) et aux coups de fil d'un malade mental, tous deux annonciateurs de la venue imminente de Freddy.

En allant chasser sur les terres de l'émotion, Wes Craven donne à son bébé une coloration dramatique inédite (le pouvoir des scènes de violence se trouvant décuplé par une approche mettant l'être humain au centre de tous les enjeux) avec, en point d'orgue, une analyse du rapport star/fans fascinante de lucidité.

Au regard de l'excellence du niveau général, on passera outre le maquillage de Freddy, peu convaincant, et la présence de quelques scènes saugrenues par chance situées dans la dernière bobine.

Une belle surprise dont la mise en abyme perturbante fait écho à celle d'un autre classique sorti à la même époque : L'ANTRE DE LA FOLIE de JOHN CARPENTER.

 

★★★☆☆

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Commentaires: 1
  • #1

    MDF (mardi, 05 janvier 2016 02:30)

    Ce film rattrape largement les 5 autres précédents, mais il n'égale pas le premier. D'ailleur, le 1 reste tellement culte que certaines scènes en sont presques copiées collées (la scène de l'hopital). Et la mise en abîme est LA réussite du film ! J'adore