CURSED

Un loup-garou errant dans Los Angeles transforme la vie de trois adolescents qui, après avoir été contaminés par la bête, devront parvenir à tuer celle-ci dans l'espoir de changer leur destin.

 

 

Réalisation : Wes Craven

Scénario : Kevin Williamson

Photographie : Robert McLachlan

Musique : Marco Beltrami

Durée : 97 minutes

Production : Marianne Maddalena et Kevin Williamson

Date de sortie : 2005

Genre : Horreur

 

 

Christina Ricci : Ellie Hudson, Joshua Jackson : Jake, Jesse Eisenberg : Jimmy Hudson, Judy Greer : Joanie, Mýa : Jenny, Shannon Elizabeth : Becky

 

La malédiction du loup-garou aurait-elle touché la production de CURSED, l'un des films les plus charcutés de toute l'Histoire du cinéma ? Devant l'ampleur des dégâts, on serait tenté de répondre par l'affirmative.

Script écrit puis réécrit, changements de comédiens en cours de tournage, arrêts incessants, date de sortie repoussée : le tournage du long-métrage ne fut pas une partie de plaisir pour WES CRAVEN et le scénariste KEVIN WILLIAMSON, condamnés à subir les foudres du studio DIMENSION pendant de très longs mois.

Le résultat, bien que franchement inégal, n'est pas exempt de qualités. À condition de prendre Cursed pour ce qu'il est : un film aux confins de la parodie. Volontairement ou involontairement d'ailleurs, dix ans plus tard, cela n'a plus aucune importance.

Annoncé à grand renfort de publicités fracassantes comme le nouveau SCREAM du film de loup-garou, Cursed n'est au final qu'un assez sympathique divertissement dont les multiples clins d'œil insistants (tantôt à Scream, tantôt aux GRIFFES DE LA NUIT, le tout agrémenté de fréquentes réminiscences de DAWSON) ne font que confirmer l'érosion de l'inspiration du binôme Wes Craven / Kevin Williamson.

Plus proche de la bouillabaisse que de l'œuvre unitaire, le long-métrage vaut surtout pour la performance de ses comédiens.

Au centre de tous les regards, l'excellente CHRISTINA RICCI (ELLIE HUDSON) transcende toutes les scènes dans lesquelles elle est présente, affichant une sensualité et une énergie animale à même de capter l'attention du spectateur, émoustillé par la transformation de son personnage. Voir la jeune fille sage se métamorphoser en une chienne lubrique à l’affût de la moindre goutte de sang est l'un des grands plaisirs que nous offre Cursed, film combinant humour et frissons sans jamais se soucier de l'équilibre du mélange.

C'est d'ailleurs là que le bât blesse. Passant d'une introduction réussie (la première attaque des loups sur Mulholland Drive est réjouissante) à une séquence finale à rallonge caractéristique du cinéma de Craven, la production pâtit d'un manque de cohésion qui la pénalise lourdement.

Pourtant, exception faite de ses effets spéciaux (le grand méchant loup numérique est plus risible qu'autre chose), Cursed n'a pas à rougir de son aspect technique. Typiques du Craven post-Scream, les plans larges en cinémascope et les mouvements de caméra reptiliens assurent un certain dynamisme aux images, compensant en partie les flottements du scénario. En partie seulement. Car lorsque la baudruche se dégonfle, c'est avec perte et fracas que Cursed se vautre et nous entraîne avec lui dans sa chute effrénée.

Dommage, le sex-appeal de Christina et la fantaisie du tordant JESSE EISENBERG méritaient mieux que ce brouillon, aussi affable et finalement attachant soit-il.

 

★★☆☆☆

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