THE END

Lors d'un séjour dans un chalet, un groupe d'amis aperçoit en pleine nuit une étrange lumière traverser le ciel. Très vite, il constate que plus rien ne marche : les téléphones portables sont éteints, l’électricité coupée, les batteries de voitures à plat.

 

 

Réalisation : Jorge Torregrossa

Scénario : Sergio G. Sánchez , Jorge Guerricaechevarría

Photographie : José David Montero

Musique : Lucio Godoy

Durée : 90 minutes

Production : Belén Atienza, Fernando Bovaira, Mercedes Gamero, Mikel Lejarza, Enrique López Lavigne

Date de sortie : 2012

Genre : Science-fiction

 

 

Miquel Fernández : Sergio, Antonio Garrido : Rafa, Daniel Grao : Félix, Clara Lago : Eva, Eugenio Mira : Ángel, Blanca Romero : Cova

 

THE END est un film qui prend plaisir à brouiller les pistes et à semer le doute dans l'esprit du spectateur, plongé dans un univers où la violence (indéfinissable et implacable) ne s'exprime jamais frontalement.

Quel genre de cataclysme (si cataclysme il y a) a frappé la Terre ? Pourquoi tous ses habitants disparaissent-ils les uns derrière les autres sans laisser de traces ? Et plus étonnant encore, pourquoi le cheminement des évènements donne-t-il l'impression de suivre un plan prédéfini, un plan auquel un certain "prophète" semble prendre une part active ? Devant tant de questions en suspense, il y a de quoi perdre son latin.

Pourtant, The End dégage un vrai parfum de cohésion, voire de logique qui culmine durant les ultimes bobines, d'une limpidité absolue.

En adoptant un point de vue unique (celui de ses personnages, paumés dans un monde dont les nouvelles règles de survie les dépassent chaque minute davantage) et en refusant toute forme d'alarmisme graphique (la seule scène potentiellement sanglante est escamotée ; les effets spéciaux se résument à quelques illuminations dans le ciel), la production embrase le plus sobrement du monde un sujet qui, débarrassé de toutes les velléités commerciales auxquelles il aurait pu prétendre, en devient pour le coup presque dérangeant.

Dérangeant parce que la cassure qui se produit au bout de vingt minutes est l'une des plus abruptes vues ces derniers temps - rien ne nous avait prédisposés à ce que le long-métrage quitte le terrain de la comédie dramatique pour glisser sur celui de l'irrationalité. Dérangeant, parce qu'à l'exception de quelques bribes d'éclaircissements sur la nature de la fin, on navigue en eaux troubles. Dérangeant parce que l'environnement qui entoure les personnages (tous croqués avec une vraie envie de réalisme) dégage un tel parfum d'authenticité qu'on se l'approprie dès les premières minutes. Un peu comme s'il s'agissait de notre microcosme quotidien.

En dépit d'une première partie un peu bavarde (inconvénient qui finira par s'imposer comme une nécessité avec le recul, la psychologie des héros exigeant un certain approfondissement) et de quelques petits flottements sporadiques, ce film de science-fiction métaphysique parvient à créer un trouble intérieur qui ne se dément pas au fil des pérégrinations des derniers spécimens de l'humanité.

Ou supposés.

 

★★★☆☆

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