CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE

Charlie est un petit garçon qui n'a qu'un rêve : trouver l'un des cinq tickets d'or que Willy Wonka a caché dans ses tablettes de chocolat En effet, ces tickets permettent de pénétrer dans la fabrique de chocolats la plus secrète du monde et d'y découvrir les extraordinaires surprises qui s'y cachent.

 

 

Réalisation : Mel Stuart

Scénario : David Seltzer

Photographie : Arthur Ibbetson

Musique : Leslie Bricusse

Durée : 100 minutes

Production : David L. Wolper et Stan Margulies

Date de sortie : 1971

Genre : Fantastique chocolaté

 

 

Gene Wilder : Willy Wonka, Jack Albertson : Grand-père Joe, Peter Ostrum : Charlie Bucket, Roy Kinnear : Mr. Salt, Julie Dawn Cole: Veruca Salt, Leonard Stone : Mr. Beauregard, Denise Nickerson : Violet Beauregard

 

Plus respectueux du roman de ROALD DAHL que l'adaptation de TIM BURTON sortie en 2005, CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE de MEL STUART réussit la prouesse de faire honneur à un livre longtemps réputé inadaptable. On y retrouve le même entrain, la même fantaisie, le même surréalisme espiègle, et surtout la même envie d'en découdre avec une société de consommation alors au sommet de son emprise néfaste. Le tout enrobé de décors et de trucages du plus bel effet.

Des efforts de conception qui ne suffirent malheureusement pas à convaincre l'acariâtre Roald Dahl, un temps embauché pour écrire le scénario avant d'être remplacé par DAVID SELTZER.

Emmené par une troupe de comédiens pétillants, le film de Mel Stuart séduit d'emblée par la poésie décalée de ses images, une poésie du quotidien corps et âme tournée vers le nouveau messie de la société occidentale : la tablette de chocolat WONKA la seule, l'inimitable, celle qui, non contente d'être la plus délicieuse de toutes, cache en son sein un ticket en or d'une valeur inestimable.

Braquant ses caméras sur le petit CHARLIE BUCKET (PETER OSTRUM, d'un naturel troublant), le long-métrage nous offre une première partie magistrale où émotion et humour se passent le relais sans faiblir, lampe de lancement d'une production jamais prise en flagrant délit de conformisme.

La visite tant attendue de la chocolaterie n'en sera que plus délectable. Coffre à trésors bourré jusqu'à la gueule de décors colorés (la prairie aux mille et une sucreries reste le fantasme ultime de l'enfant qui sommeille au fond de chaque spectateur), d'inventions révolutionnaires (la rivière-mélangeuse de chocolat, le plateau de télé, le chewing-gum repas, l'ascenseur de verre menant droit au ciel...) et de personnages excentriques (les OOMPA LOOMPAS), le film déploie une esthétique presque aussi excitante que celle du roman, mettant en avant un univers enfantin toutefois plus dangereux qu'il n'en a l'air. Car rien n'est plus roublard que les trouvailles de Willy Wonka, inoffensives quand on les respecte, destructrices lorsqu'on se croit supérieur à elles. Ce que ne vont pas tarder de constater AUGUSTUS GLOOP, VERUCA SALT, VIOLET BEAUREGARD et MIKE TEAVEE, quatre bambins concentrant entre leurs mains les pires instincts de l'humanité.

Les enfants d'aujourd'hui seraient-ils les monstres de demain ?

C'est ce que semble croire Dahl, fantaisiste noyant sa farce sous une bonne couche de cynisme et de critique sociale. À moins que l'alliance d'un vieux magicien fatigué (GENE WILDER, impérial dans les vêtements d'un Willy Wonka plus clownesque que son homologue littéraire) et d'un garçon sans le sou soit capable de corriger la trajectoire d'un monde gangrené par l'égoïsme et la tricherie.

Une excellente adaptation.

 

★★★★☆

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