ALIEN, LA RÉSURRECTION

Ripley est ressuscitée par des généticiens qui mélangent son ADN avec celui d'un Alien. Au sein de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Peu de temps après, un autre vaisseau rejoint l'Auriga. 

 

 

Réalisation : Jean-Pierre Jeunet

Scénario : Joss Whedon

Photographie : Darius Khondji

Musique : John Frizzell, Jerry Goldsmith

Durée : 109 minutes

Production : Bill Badalato, Gordon Carroll, David Giler et Walter Hill

Date de sortie : 1997

 

 

Sigourney Weaver : Ellen Ripley, Winona Ryder : Annalee Call, Ron Perlman : Johner, Dominique Pinon : Vriess, Brad Dourif : Jonathan Gediman

 

Déjà effleurée dans le premier opus de RIDLEY SCOTT, la possibilité d'utilisation d'un alien à des fins scientifiques vient de trouver une concrétisation des plus effrayantes avec ALIEN, LA RÉSURRECTION, quatrième épisode d'une saga en perpétuelle quête de renouvellement. La surprise est d'autant plus grande que c'est l'icône de la série qui fait les frais de ce lifting en profondeur.
Désabusée par une succession d'échecs tous plus cuisants les uns que les autres (rappelons que le dernier en date s'est soldé par sa propre mort), terriblement cynique dans son approche des relations humaines, volontiers agressive lorsqu'on vient l'importuner sur son territoire, l'ex-défenseuse des causes perdues ELLEN RIPLEY (SIGOURNEY WEAVER) s'est métamorphosée en une guerrière nihiliste contemplant la décrépitude du monde avec une certaine jouissance. La raison de cette soudaine et très brutale volte-face ? L'ex-officier du NOSTROMO a été cloné. 50% humaine, 50% alien, Ripley est désormais tiraillée entre de vieux relents d'humanité et des pulsions destructrices inédites héritées de son nouveau patrimoine génétique.
Les errances psychologiques du personnage sont à coup sûr le grand point fort du long-métrage de JEAN-PIERRE JEUNET. Voir la jeune femme caresser son "fils" (nouveau prince de sang mêlé prêt à asseoir sa domination sur l'univers) est un spectacle transgressif que l'on n'aurait jamais imaginé concevable il y a encore quelques années.
Hélas, Alien, la résurrection manque de liant.

Déstabilisant quand il entreprend de repousser les limites des créatures (qui, en dignes descendantes de l'être humain, sont désormais capables de faire preuve de fourberie, voire de cruauté), amusant dans son art d'inverser les rôles (c'est dorénavant à la mercenaire  ANNALEE CALL - WINONA RYDER - qu'incombe la charge de synthétiser, puis de résoudre les problèmes), le film peine en revanche à transcender une action somme toute très rébarbative. Jouant à fond la carte du gore craspec et de la surenchère "bad ass", le long-métrage finit par lasser dans sa dernière partie, trop massive, trop outrancière et donc trop transparente pour emporter l'adhésion. Les coups de feu burnés, les traits d'esprit goguenards et les effets spéciaux les plus époustouflants ont beau se succéder à un rythme galopant, on ne peut que constater l'essoufflement d'un scénario à court d'arguments émotionnels.

À mi-chemin entre l'ambiance suffocante du premier épisode (la subtilité en moins) et le déchaînement de violence du second (sans le souffle épique), Alien, la résurrection échoue finalement à redynamiser une franchise qui, déjà égratignée par un troisième succédané en demi-teinte, ne réussit pas à retrouver le chemin vers la plénitude. Et ce, malgré un épilogue terrien des plus poétiques laissant espérer quelques belles choses pour l'avenir.

 

★★☆☆☆

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