PSYCHO

Marion Crane vole de l'argent à son employeur. Elle part pour le Texas rejoindre son amant. Arrivée à quelques kilomètres de sa destination, elle se réfugie dans un motel. Le propriétaire, Norman Bates se montre heureux de l'accueillir. Après avoir mangé avec lui, Marion se retire dans sa chambre. Alors qu'elle est sous la douche, une femme la poignarde.

 

 

Réalisation : Gus Van Sant

Scénario : Joseph Stefano

Photographie : Christopher Doyle

Musique : Danny Elfman

Durée : 105 minutes

Production : Gus Van Sant, Brian Grazer

Date de sortie : 1998

Genre : Copier-coller

 

 

Vince Vaughn : Norman Bates, Anne Heche : Marion Crane, Julianne Moore : Lila Crane, Viggo Mortensen : Sam Loomis, William H. Macy : Milton Arbogast

 

Rarement un remake aura à ce point épousé les formes de l'original. Le copier-coller est même tellement poussé  qu'il serait sans doute plus adéquat de parler de photocopie, le réalisateur GUS VAN SANT et son équipe se contentant la plupart du temps de reprendre le même découpage technique, le même montage, les mêmes musiques et les mêmes subtilités scénaristiques qui avaient forgé la légende du long-métrage d'ALFRED HITCHCOCK.

Le tribut est donc presque total. Et dans le cas présent, c'est justement le presque qui nous intéresse. Car Gus Van Sant n'a pas pu s'empêcher d'ajouter sa petite touche personnelle à l'ensemble. Il s'agit donc d'être très attentif, la contrefaçon ne s'autorisant que quelques rares incursions dans l'originalité.

Au-delà d'un élément immédiatement identifiable (la couleur, qui a tendance à adoucir la morbidité de l'œuvre initiale), une poignée de fragments dissidents viennent jouer aux trouble-fêtes.

Sporadiquement. Subtilement. Parfois même imperceptiblement.

Qu'il s'agisse de visions subliminales (au moment de passer de vie à trépas, les deux victimes du tueur sont toutes deux saisies d'hallucinations écrasantes), de bruitages graveleux (la scène d'ouverture entre les deux amants s'accompagne de gémissements en provenance d'une chambre voisine), de plans à caractère sexuel (NORMAN BATES se masturbe derrière son judas ; la caméra dévoile l'anatomie de Marion durant la mythique scène de la douche) ou bien encore de nouvelles lignes de dialogues, les coups de canif dans le contrat s'avèrent aussi éphémères que discutables.

Reste un autre enjeu de taille indépendant de la machine à photocopier : le casting. Il aurait été stupide que les nouveaux comédiens se contentent de singer leurs prédécesseurs. Cela aurait même été déshonorant pour eux. 

Envisagé sous ce point de vue, PSYCHO offre quelques belles satisfactions.

Si VINCE VAUGHN campe un Norman Bates plutôt décevant (ses gloussements à répétition et ses triturations de faciès se montrent très rapidement agaçants), il n'en va pas de même pour l'excellente ANNE HECHE (Marion Crane), plus chaleureuse, attachante et sexy que son homologue de 1960. Ajoutons à cette réjouissance une brochette de seconds rôles persuasifs (JULIANNE MOORE, VIGGO MORTENSEN, WILLIAM H. MACY) et l'on obtient une distribution qui n'a rien à envier à celle de son grand frère. Mieux, elle lui est supérieure.

Oui, mais voilà, si Psycho se laisse voir sans déplaisir (encore plus si l'on ne connait pas le film original d'Hitchock) une question vient toutefois nous tarabuster à la toute fin de la projection : cette relecture était-elle  indispensable ? La réponse est non. Car si le long-métrage tient admirablement la route techniquement parlant, artistiquement, il ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà.

Un (beau) coup pour rien donc.

 

★★☆☆☆

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