LE CHIEN DES BASKERVILLE

Le malheur poursuit la famille Baskerville depuis que sir Hugo tua une paysanne. Tous les membres de la famille meurent de mort violente annoncée et provoquée par un chien fantastique. Henry Baskerville, qui arrive d'Afrique du Sud, décide d'habiter le château maudit.

 

 

Réalisation : Terence Fisher

Scénario : Peter Bryan

Photographie : Jack Asher

Musique : James Bernard

Durée : 87 minutes

Production : Michael Carreras, Anthony Hinds, Anthony Nelson Keys et Kenneth Hyman

Date de sortie : 1959

Genre : Horreur

 

 

Peter Cushing : Sherlock Holmes, André Morell : le docteur Watson, Christopher Lee : Sir Henry Baskerville, Marla Landi : Cecile, David Oxley : Sir Hugo Baskerville

 

La séquence d'ouverture du CHIEN DES BASKERVILLE est l'une des plus fameuses de la HAMMER.

D'une cruauté étonnante pour l'époque (un vieillard est jeté dans les flammes d'une cheminée ; une jeune fille lutte désespérément pour sauver sa vie face à une meute de chiens), elle porte indiscutablement la marque gothique d'un studio alors au pinacle de sa gloire.

Bien que plus sage, la suite ne manque pas d'intérêt. Il faut se rendre à l'évidence : personne n'a jamais aussi bien mis en valeur le Deerstalker de SHERLOCK HOLMES que PETER CUSHING. Campant un Holmes plus pète-sec et arrogant que jamais, le comédien porte sur ses frêles épaules un long-métrage à mi-chemin entre le film d'horreur et le film policier traditionnel, l'univers d'ARTHUR CONAN DOYLE s'accommodant parfaitement des tendances baroques d'un studio passionné depuis toujours par l'épouvante graphique.

Les lumières réalistes croisent ainsi le fer avec les éclairages fantasmagoriques d'un directeur de la photographie (JACK ASHER) capable de rendre envoûtants les décors les plus dépouillés, à l'image des meurtres nocturnes se déroulant dans la Lande. Visuellement parlant, Le Chien des Baskerville fait donc honneur à la réputation d'une société dont l'efficience a souvent forcé le respect, et ce, en dépit de moyens pas vraiment illimités. Mais le film ne se résume fort heureusement pas qu'à son beau plumage.

Malgré quelques dialogues pas toujours très digestes, on apprécie la manière ludique dont est traité le récit, tout à tour pittoresque, tendu et effrayant, mais british jusqu'au bout des orteils.

Indispensables à toute aventure de Sherlock Holmes qui se respecte, les saillies spirituelles du détective londonien s'avèrent particulièrement réjouissantes, le jeu classieux des acteurs (CHRISTOPHER LEE, comédien hammerien s'il en est, prête son charisme au guindé HENRY BASKERVILLE ; ANDRÉ MORELL interprète un WATSON plus impassible et rondouillard que jamais) leur assurant un maximum de portée.

Ce nonobstant, Le Chien des Baskerville est avant tout un film frissonnant avec son lot de sueurs froides, de révélations tordues et de crimes barbares, éléments délicatement liés par l'un des grands artisans de la Hammer : TERENCE FISHER (LE CAUCHEMAR DE DRACULA, LA MALÉDICTION DES PHARAONS), réalisateur armé d'un bagage technique qui lui permet de transcender le matériau de base doylien... quitte à lui faire quelques infidélités.

Les amoureux de cinéma gothique traditionnel ne peuvent donc pas ignorer cette œuvre plus longtemps.

 

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