DÉTOUR MORTEL

Chris, étudiant en médecine, doit passer un entretien. En chemin, un accident de circulation stoppe sa progression et le force à emprunter un itinéraire bis qui traverse la forêt. Peu de temps après, il heurte une voiture immobilisée appartenant à un groupe de jeunes campeurs dont les pneus ont crevé. Afin de trouver de l'aide, le petit groupe explore la région et découvre une cabane...

 

 

Réalisation : Rob Schmidt

Scénario : Alan B. McElroy

Photographie : John S. Bartley

Musique : Elia Cmiral

Durée : 84 minutes

ProductionErik Feig, Brian J. Gilbert, Robert Kulzer et Stan Winston

Date de sortie : 2003

Genre : Survival

 

 Desmond Harrington : Chris Flynn, Eliza Dushku : Jessie Burlingame, Emmanuelle Chriqui : Carly, Jeremy Sisto : Scott

 

À mi-chemin entre le chef-d'œuvre LES CHASSES DU COMTE ZAROFF (1932, ERNEST B. SCHOEDSACK) et le plus contemporain MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (1974, TOBE HOOPER), DÉTOUR MORTEL déroule le tapis rouge à un survival sanglant auxquels une ambiance nécrophage et de multiples trucages gores (conçus par l'un des spécialistes du genre, STAN WINSTON) finissent par conférer un vrai parfum de putridité.

L'horreur y apparaît sous son jour le moins ragoûtant, à l'image de ces bocaux remplis de chair humaine et de dentures fraîchement extirpées, trophées célébrant la folie d'un petit clan de cannibales déjantés. Si l'originalité n'est définitivement pas le point fort de Détour mortel, niveau efficacité, le long-métrage de ROB SCHMIDT n'a de leçons à recevoir de personne, surtout quand il décide d'envoyer sa galerie de personnages vers la mort. Une mort imprévisible, sale et éminemment douloureuse, une mort qui paraît d'autant plus inévitable que nos copains les cutéreux sont devenus des prédateurs hors pair à force de battues dans les bois.

Propice à quelques belles montées d'adrénaline, le crescendo horrifique de Détour mortel ne connaît aucune baisse de régime, Rob Schmidt et le scénariste ALAN B. MCELROY (HALLOWEEN 4 : LE RETOUR DE MICHAEL MYERS) maîtrisant leur sujet sur le bout des doigts, l'un dans l'art d'orchestrer des rencontres meurtrières shootées avec un goût prononcé pour l'effet choc (VENDREDI 13 n'est jamais très loin), l'autre dans l'art de repousser l'échéance du contrat macabre de ses jeunes proies, condamnées à trouver une nouvelle échappatoire sous peine de finir dans la gamelle putride de leurs tortionnaires.

Malgré quelques incohérences (les tueurs ont-ils placé un tracker GPS sur le sac à dos de leurs victimes ?), on se laisse emporter par l'énergie de cette chasse à l'homme construite sur des ficelles savamment éprouvées qui, de découvertes cauchemardesques en foulées athlétiques, rend un énième hommage à l'instinct de survie de l'homme, cet animal capable de soulever des montagnes lorsqu'il se sent menacé. Jusqu'à la délivrance finale, au choix létale ou salvatrice.

Un pied dans le passé et un autre dans la modernité (les trucages gores annoncent un sadisme qui n'aura de cesse de s'amplifier dans les années à venir), Détour mortel célèbre la renaissance d'un survival dopé par une approche sans détour ni chichis. Soit une offrande plus que recommandable aux nouveaux Dieux de l'horreur, toujours plus voraces et cruels.

Avec ELIZA DUSHKU (JESSIE), comédienne prometteuse découverte dans la saison 3 de BUFFY CONTRE LES VAMPIRES.

 

★★★☆☆

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