ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGER

2122. Le Nostromo, vaisseau de commerce emportant un équipage de sept personnes et une cargaison de minerais, fait route vers la Terre. À la moitié du voyage, il doit interrompre sa course pour répondre à un mystérieux message de détresse provenant d'une planète inexplorée.

 

 

Réalisation : Ridley Scott

Scénario : Dan O'Bannon et Walter Hill

Photographie : Derek Vanlint

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 116 minutes

Production : Gordon Carroll, David Giler, Walter Hill

Date de sortie : 1979

Genre : Science-fiction

 

 

Sigourney WeaverRipley, Tom Skerritt : Dallas, , Veronica Cartwright :Lambert, Harry Dean Stanton : Brett, John Hurt :Kane, Ian Holm : Ash, Yaphet Kotto : Parker


ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGER célèbre la rencontre entre le cinéma d'horreur et le cinéma de science-fiction, deux genres dont l'ADN a été réuni au point de ne plus faire qu'un.
Volontiers mystique, le film de RIDLEY SCOTT nous invite à faire connaissance avec l'une des créatures les plus fascinantes qui soit, fruit de "l'accouplement" entre l'espèce humaine et une espèce d'origine indéterminée. Le résultat de cette union prend l'apparence d'un monstre rutilant et indestructible pouvant être considéré comme l'incarnation de la perfection génétique.
Shooté avec une classe infinie par l'esthète Ridley Scott, technicien virtuose explorant les interminables couloirs de son vaisseau spatial (LE NOSTROMO, sorte de cathédrale volante dont l'architecture paraît défier le cosmos) avec une foi quasi religieuse, le tueur va semer la terreur au sein d'un équipage rudimentairement équipé (futur ou pas, les armes se résument à quelques lances flammes et autres détecteurs de mouvements limités) devenu par la force des choses un simple gibier.

Plus suggestive que réellement démonstrative, voilà une chasse à l'homme qui a révolutionné le survival.

À grand renfort de travellings précieux et de plans en caméra portée, le metteur en scène s'escrime à faire du Nostromo un cimetière flottant qui terrasse les sens du spectateur, pris dans la tourmente d'un jeu du chat et de la souris propice aux rencontres mortellement imprévues.

Contournant habilement le gore (seule la "mise bas" d'un passager éclabousse l'écran) et les jumps scare artificiels, le réalisateur opte pour une approche féline qui, d'effets bus malicieux en meurtres suggestifs, voire sensuels, paie son tribut à la magnificence d'une créature capable de se métamorphoser en autant d'incarnations du mal, de la bête primaire au caméléon d'acier apte à se fondre dans le décor pour mieux surprendre sa proie. Les acteurs réussissent une prouesse non négligeable : exister face à la toute-puissance du monstre. L'androgyne SIGOURNEY WEAVER (Lieutenant ELLEN L. RIPLEY) y gagne ses chevrons de superstar.

Condamnée à éclipser le reste du casting par la force du scénario, la comédienne entre dans la légende durant les dernières minutes du long-métrage, indubitablement les plus intenses. Entrecoupé d'effets stroboscopiques éprouvants pour les nerfs, ce face à face scelle le génie d'un chef-d'œuvre pictural qui peut s'enorgueillir d'avoir su réunir quelques-uns des plus grands esthètes de son époque, HANS RUEDI GIGER le premier, designer dont la créativité a non seulement donné vie à l'un des mutants les plus fascinants de l'histoire du septième art, mais également a des décors pharaoniques (le DERELICT, le vaisseau spatial crashé sur LV426, frappe par sa démesure surréaliste) à même de rester graver dans les mémoires pour l'éternité.

En cette année 1979, le cinéma de science-fiction vient de trouver son nouveau mentor. Plus rien ne sera jamais comme avant.

 

★★★★★

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