Les étudiants de l'université de Pendleton suivent assidûment les cours consacrés aux légendes urbaines. Lorsqu'une étudiante, Michelle, se fait assassiner dans sa voiture par un inconnu, seuls Nathalie et Paul croient à l'existence d'un tueur en série qui tue selon des légendes urbaines.
Réalisation : Jamie Blanks
Scénario : Silvio Horta
Photographie : James Chressanthis
Musique : Paula Cole, Stabbing Westward et Christopher Young
Durée : 99 minutes
Production : Gina Matthews, Michael McDonnell et Neal H. Moritz
Date de sortie : 1998
Genre : Slasher
Alicia Witt : Nathalie, Jared Leto : Paul, Rebecca Gayheart : Brenda, Tara Reid : Sasha, Joshua Jackson : Damon, Robert Englund : William Wexler, Danielle Harris : Tosh Guaneri
1998 : la mode du néo-slasher inaugurée avec SCREAM est au faîte de sa gloire... pour peu de temps encore.
Saisissant la balle au bond, le réalisateur JAMIE BLANKS (grand fan de l'incomparable HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES de
JOHN CARPENTER) décide comme tant d'autres de surfer sur la vague de ce revival horrifique, s'octroyant au passage les faveurs d'ORIGINAL FILM (studio fondé
par NEAL H. MORITZ, alias le producteur de SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER), piqué au vif par les aptitudes techniques du jeune metteur en scène.
L'aspect visuel d'URBAN LEGEND constitue d'ailleurs le plus gros point fort du long-métrage. Jonglant entre plongées vertigineuses, mouvements de
grue virtuoses, ralentis esthétisants et plans larges sophistiqués, Jamie Blanks livre une production d'une rare beauté plastique, revalorisant le statut d'un sous-genre souvent traité avec
apathie depuis le succès de VENDREDI 13 et consorts. La photographie de JAMES CHRESSANTHIS est au diapason
de la mise en scène : profonde, contrastée, chaleureuse, précieuse alliée d'un tueur en série qui peut compter sur de puissants jeux de lumière pour mieux stupéfier ses proies.
Si la mise en image creuse l'écart avec la concurrence, on ne peut malheureusement pas en dire autant du scénario de SILVIO HORTA, énième turlutaine
dans la lignée de Scream. On y retrouve sans la moindre surprise le subtil mélange d'ingrédients horrifiques et de saillies cyniques, tous les participants donnant le sentiment de
connaître les règles du jeu (du slasher) sur le bout des doigts.
Malgré cette impression de déjà-vu, la mécanique d'Urban Legend fonctionne très correctement. Multipliant les fausses pistes et les personnages à "double tranchant"
(tous les protagonistes sont des coupables potentiels), le film trouve comme il se doit son point d'orgue dans les scènes frissonnantes. Décapitations, pendaisons, strangulations,
transpercements, ingurgitations de substances toxiques, atomisations de chiens au four micro-ondes : le tueur sait comment se faire plaisir.
Quel visage se cache sous cette mystérieuse parka noire ? Réponse à la toute fin comme le veut la tradition. Avec une agréable surprise en guise de récompense - les motivations de l'assassin tiennent la route.
Servie par une galerie de jeunes comédiens accrocheurs (ALICIA WITT, JARED LETO, REBECCA GAYHEART, TARA
REID) et un trio emblématique du cinéma d'épouvante des années 80 (ROBERT ENGLUND, DANIELLE HARRIS, BRAD DOURIF), la petite ritournelle
d'Urban Legend nous embarque dans un univers où désidératas estudiantins et mises en pratique sanglantes (le fétichisme des homicides n'est jamais loin des coups d'éclat du DARIO
ARGENTO de la grande époque) finissent par former un ensemble homogène qui se révèle assez ludique sur la durée.
Tout bien pesé, voici un slasher globalement honorable.
★★★☆☆
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