THE FACULTY

Savoureux mélange de préoccupations estudiantines et d'épouvante grand public, THE FACULTY porte indubitablement la marque de KEVIN WILLIAMSON, scénariste qui, après SCREAM 1 et 2, SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER et HALLOWEEN, 20 ANS APRÈS offrait un nouveau film d'horreur décomplexé et référentiel à un public toujours aussi demandeur de relectures modernes.

Sous couvert de science-fiction (l'influence de L'INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES de JACK FINNEY est tellement écrasante que plusieurs protagonistes n'hésitent pas à évoquer frontalement le roman), le scénariste en profite pour se livrer à une énième mise à nu de son cœur de cible favori : les adolescents. Mal dans leur peau, sous la coupe de parents peu compréhensifs, confrontés à prendre des décisions lourdes de conséquences pour leur avenir, chétifs, provocateurs ou persifleurs, ils dégagent un sentiment de mal-être que le scénario souligne avec une réelle empathie, et ce, malgré un vernis particulièrement ludique. Car, encore une fois, Kevin Williamson a choisi d'illustrer les aléas du quotidien des ados sans jamais sombrer dans la lourdeur.

Enrobé d'une mise en scène sans grande personnalité, mais redoutable d'efficacité, The Faculty fait le même effet qu'un rouleau compresseur déboulant à un train d'enfer. L'inépuisable énergie des jeunes acteurs (JOSH HARTNETT, ELIJAH WOOD, CLEA DUVALL) et des "vétérans" (ROBERT PATRICK crève l'écran en entraîneur de foot surexcité) n'a d'égale que le flot ininterrompu de péripéties s'abattant sur le campus d'HERRINGTON HIGH, école transformée en un camp d'expérimentation extraterrestre.

Entretenant le suspense avec un goût prononcé pour la paranoïa (le spectateur est amené à se poser moult questions sur l'identité des héros), le crescendo horrifiant franchit un à un les paliers le conduisant vers une issue irrationnelle, mais crédible qui pourrait bien signifier la fin de la race humaine telle que nous la connaissons. Mais c'est sans compter sur la résistance qui vient de s'organiser dans le chaos - à la déstructuration de la ville s'ajoutent de multiples rivalités d'ordre personnel entre les élèves.

Fun et sans prétention, bourrée jusqu'à la gueule de clins d'œil croustillants à ses aînés (une séance de sniffage de coke détourne habilement l'une des scènes clés de THE THING), cette production typique des années 90 n'a guère vieilli. Tout juste pourra-t-on constater l'aspect daté de certains effets spéciaux numériques, notamment ceux qui animent la reine des envahisseurs.

Mais ce n'est qu'une broutille eu égard à la sympathie que dégage cette très recommandable série B conspirationniste.

★★★☆☆