MORTELLE ST-VALENTIN

Cinq jeunes filles se sont amusées à humilier un garçon le jour de la Saint-Valentin. Quelques années plus tard, elles deviennent la cible d'un étrange tueur venu se venger.

 

 

Réalisation : Jamie Blanks

Scénario : Donna Powers, Wayne Powers, Gretchen J. Berg et Aaron Harberts

Photographie : Rick Bota

Musique : Don Davis

Durée : 92 minutes

Production : Dylan Sellers

Date de sortie : 2001

Genre : Slasher

 

 

Denise Richards : Paige Prescott, David Boreanaz : Adam Carr, Marley Shelton : Kate Davies, Jessica Capshaw : Dorothy Wheeler, Jessica Cauffiel : Lily Voight, Katherine Heigl : Shelley Fisher

 

Après avoir connu son heure de gloire au milieu des années 90, le "phénomène" neo-slasher impulsé par des films comme SCREAM (1996, WES CRAVEN) et SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER (1997, JIM GILLESPIE) commence à perdre de sa popularité en ce début de nouveau siècle, compromis par une succession de ratages (SCREAM 3, URBAN LEGEND 2) ayant progressivement sonné le glas d'un genre condamné à retourner à son mutisme faute de qualité.

Cet essoufflement généralisé n'empêche pourtant pas le studio VILLAGE ROADSHOW PICTURES de donner naissance à l'un des derniers  représentants de cette vaguelette : MORTELLE ST-VALENTIN. Au-delà du clin d'œil décoché à un sympathique second couteau de 1981 (MEURTRES À LA ST-VALENTIN, GEORGE MIHALKA), le film de JAMIE BLANKS n'a d'autre ambition que de perpétuer la tradition d'un genre dont toutes les ficelles sont ici passées en revue avec une exhaustivité qui confine à la dévotion. En conséquence de quoi les surprises se font rares. Et les frissons encore plus.

Par chance, l'œuvrette peut compter sur un avantage non négligeable en cette période de disette d'inspiration : la mise en scène de Blanks, certes moins virtuose que celle d'URBAN LEGEND, mais encore et toujours impeccable. À la fois inspirée par JOHN CARPENTER (le tueur donne l'impression de se détacher subrepticement de l'obscurité) et DARIO ARGENTO (le meurtre de PAIGE PRESCOTT - DENISE RICHARDS - rend un hommage flamboyant aux homicides baroques chers au maestro du giallo), la réalisation se singularise par son esthétique chiadée et sa capacité à orchestrer quelques coups d'éclat funestes. Parachevée par des éclairages rutilants, la mise en image de Mortelle St-Valentin peut donc s'enorgueillir de fournir un écrin luxueux aux tribulations de ses protagonistes, lesquels, en pure chair à pâté inconsciente, se révèleront plus ou moins incapables de se soustraire à la main invisible d'une vengeance implacable. Du réchauffé en somme.

Conformiste jusqu'au fin fond de ses entrailles (la rescapée potentielle du massacre se repère dès le début des hostilités ; les réflexes de survie n'échappent à aucun cliché ; le criminel jouit de dons d'ubiquité très au-dessus de la moyenne du commun des mortels), le long-métrage a toutefois l'intelligence de s'achever dans la dignité, son ultime bobine contournant les excès propres au genre avec une certaine habileté - le twist final présente le double intérêt d'être concis et touchant. Si ce point de détail ne saurait faire de ce slasher un grand ni même un bon film, à contrario de la plupart de ses confrères sortis à la même époque, cela lui évite néanmoins de sombrer dans la déchéance.

 

★★☆☆☆

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