MEURTRES À LA SAINT-VALENTIN

Dans une cité minière, une négligence commise par des ingénieurs a été la cause d'une explosion meurtrière durant la Saint-Valentin. Harry Warden, le seul survivant, a été enfermé dans un hôpital psychiatrique après avoir assassiné les individus responsables de l'accident. Après vingt années d'interruption, la Saint-Valentin est fêtée à nouveau. Mais les meurtres recommencent. Harry Warden serait-il de retour en ville ?

 

 

Réalisation : George Mihalka

Scénario : John Beaird, Stephen A. Miller

Photographie : Rodney Gibbons

Musique : Paul Zaza

Durée : 90 minutes

Production : John Desormeaux, Danny Rossner, Rit Wallis

Date de sortie : 1981

Genre : Slasher

 

 

Paul Kelman : Jesse 'T.J.' Hanniger, Lori Hallier : Sarah, Neil Affleck : Axel Palmer, Don Francks :  Jake Newby, Cynthia Dale : Patty

 

MEURTRES À LA SAINT-VALENTIN est un slasher opportuniste comme le cinéma d'exploitation en a produit une flopée depuis les succès d'HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES (1978, JOHN CARPENTER) et VENDREDI 13 (1980, SEAN S. CUNNINGHAM).

Surfant lui aussi sur une date du calendrier facilement identifiable (après la "veillée de la Toussaint" et le "chiffre maudit", c'est au tour de la "fête des amoureux" de faire trembler les foules), le long-métrage du Canadien GEORGE MIHALKA affirme d'emblée sa filiation avec un genre dont il reprend une grande partie des codes. Les jeunes fêtards, les plans en caméra subjective, les homicides barbares, les décors étouffants, le "prédicateur" qui tente d'avertir la petite bande du sort qui l'attend (coucou Vendredi 13), et la silhouette massive du tueur façonnent un univers en phase avec l'époque. Seul un aspect un peu plus romantique que la moyenne (l'héroïne est amoureuse d'un homme qui a quitté la ville il y a plusieurs années) lui permet de se distinguer de ses petits camarades. 

Peu enclin à révolutionner les règles du jeu, Meurtres à la Saint-Valentin n'en demeure pas moins un produit assez agréable à visionner. La grande force du film réside dans ses décors miniers, d'un réalisme saisissant. Et pour cause, le tournage s'est déroulé dans une véritable mine de charbon australienne fermée en 1975. Ce cadre atypique offre un panel d'interventions assez large au tueur à la pioche, qui peut compter sur les interminables galeries souterraines, les puits, les échelles et même une glauquissime "salle aux pendus" (lieu qui sert à la fois de vestibule et de douche aux mineurs) pour mieux surprendre et tuer ses proies.

La violence des exécutions dépendra de la version du long-métrage que l'on choisira de visionner. Seule la version unrated présente sur le Blu-Ray de l'éditeur Lionsgate propose les scènes gores censurées à l'époque. Même si les rushs intégrés au montage sont d'une qualité visuelle médiocre (les poussières et les rayures sont légion), ils permettent de mieux comprendre certaines scènes importantes, notamment la conclusion, qui avait souffert de coupes importantes en 1981.

Pas spécialement gâté par la réalisation de George Mihalka, impersonnelle et assez mollassonne, Meurtres à la Saint-Valentin vaut surtout pour le réalisme de son action. Bannissant les résurrections à rallonge et les comportements héroïques (certains personnages masculins n'hésitent pas à abandonner les femmes du groupe en cours de route), le long-métrage refuse les ficelles dramatiques trop grossières, y compris quand arrive l'heure de la révélation de l'identité de l'assassin. Une révélation finale sobre et émouvante qui clôt le film dans la dignité et qui nous permet enfin de connaître les tenants et aboutissants de cette sombre histoire de vengeance.

Un slasher secondaire, mais attachant.

 

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