FOLIE MEURTRIÈRE

L'inspecteur Peretti enquête sur la mystérieuse décapitation d'un agent d'assurances. Tous les indices convergent vers une affaire non résolue, concernant un enlèvement et un meurtre. La seule piste de Peretti sont les dessins d'une petite fille...

 

 

Réalisation : Tonino Valerii

Scénario : Roberto Leoni, Franco Bucceri, José Gutiérrez Maesso et Tonino Valerii

Photographie : Manuel Rojas

Musique : Ennio Morricone

Durée : 96 minutes

Production : Anacleto Amadio, Roberto Cocco, Carlo Giovagnorio

Date de sortie : 1972

Genre : Giallo

 

 

George Hilton : l'inspecteur Luca Peretti, Salvo Randone : le chef Marò, William Berger : Giorgio Canavese, Manuel Zarzo : le brigadier Bozzi

 

Plus connu pour ses westerns (dont le célèbre MON NOM EST PERSONNE avec HENRY FONDA et TERENCE HILL) que pour sa contribution à l'univers du giallo, TONINO VALERII signe avec FOLIE MEURTRIÈRE un petit thriller frissonnant sans prétention aucune, mais plutôt bien exécuté. Évitant les excès propres au genre (le sexe se limite à trois plans nichons, le gore ne pointe son nez que durant deux scènes), le réalisateur suit à la trace une enquête policière qui occupe 90% du long-métrage, les 10% restant étant consacrés à la psychologie et à la vie privée de ses personnages.

Un giallo assez adulte en somme, apte à séduire une clientèle un peu plus large que d'habitude.

Qu'y a-t-il de plus déshonorant, de plus sordide et de plus lâche que le meurtre d'un enfant ? Probablement rien. Faisant preuve d'une compassion presque poétique à l'égard de sa jeune victime, toujours survolée avec grâce, le cinéaste dépeint un monde sombre, mais pas désespéré où la soif de rendre justice est capable, sinon de colmater des blessures de toute manière irréversibles, du moins de redonner un minimum de courage aux personnes ayant tout perdu.

Le thème de l'enfance brisée a donné lieu à quelques gialli de tout premier ordre (LES FRISSONS DE L'ANGOISSE, QUI L'A VUE MOURIR ?), ici il débouche sur un film solide moins porté sur les homicides que sur l'intrigue, emberlificotée au possible, mais riche en possibilités et en suspects.

À condition de s'accrocher et de ne pas rater une miette du spectacle, la récompense suprême (soit le plaisir) peut  se trouver au bout du tunnel.

Agréablement dirigé par l'incontournable GEORGE HILTON (LA QUEUE DU SCORPION, L’ÉTRANGE VICE DE MME WARDH, THE KILLER MUST KILL AGAIN), intrépide hidalgo dont la sympathie naturelle fait immédiatement oublier toutes les lacunes de jeu, Folie meurtrière alterne investigations, flashs-back et scènes de suspense avec une certaine aisance.

Malgré un rythme très lent imputable à un montage d'un autre temps, l'envie de démasquer le meurtrier ne nous quitte jamais, les multiples relances du scénario (fausses pistes, indices, révélations...) et les séquences frissonnantes (dont une splendide mise à mort à la scie circulaire vue à la première personne) drainant notre attention de manière à ce qu'elle ne s'égare jamais trop longtemps.

Si on y perd parfois son latin, on apprécie la manière dont Valerii tient son film, ne s'autorisant aucune déviation ni aucune sous-intrigue n'entretenant pas un lien avec l'enquête principale. À ce sujet, il convient de rendre hommage à une dernière bobine dans la plus pure tradition des romans d'AGATHA CHRISTIE, bobine émaillée de confidences assez accrocheuses - la petite faiblesse qui a perdu l'assassin est aussi simple qu'ingénieuse.

Folie meurtrière n'a donc rien d'un ténor, mais dans son genre, il fait figure d'outsider tout à fait respectable qui trouvera facilement sa place parmi les autres titres jaunes de la collection giallo de NEO PUBLISHING.

 

★★★☆☆

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