DRACULA 3D

Transylvanie, 1893. Jonathan Harker, jeune bibliothécaire, arrive dans le village de Passo Borgo afin de travailler pour le Comte Dracula. Confronté à la personnalité mystérieuse de son hôte, Jonathan ne tarde pas à découvrir la vraie nature du Comte.

 

 

Réalisation : Dario Argento

Scénario : Dario Argento, Enrique Cerezo, Stefano Piani, Antonio Tentori

Photographie : Luciano Tovoli

 Musique : Claudio Simonetti

Durée : 110 minutes

Production : Enrique Cerezo, Roberto Di Girolamo, Sergio Gobbi, Franco Paolucci et Giovanni Paolucci

Date de sortie : 2012

Genre : Navet en relief

 

 

Rutger Hauer : Abraham Van Helsing, Asia Argento : Lucy Westenra, Thomas Kretschmann : comte Dracula

 

Rincé. Vidé. Foutu. Trois adjectifs résumant à merveille l'état de santé de l'ex-maître de l'horreur transalpine, anciennement grand manitou du giallo et de l'épouvante surréaliste.

Jusqu'où DARIO ARGENTO ira-t-il dans la déchéance ?

Telle est la question qui nous assaille à la fin de DRACULA 3D, summum d'ineptie qui nous pousserait presque à réévaluer les deux précédents sabotages du réalisateur, les très dispensables GIALLO (2009) et MOTHER OF TEARS (2007).

Cheap jusqu'au délire (la direction artistique et les effets spéciaux numériques dégagent un parfum de Z intégral), cette ixième relecture des méfaits du vampire le plus célèbre et célébré de tous les temps prend appui sur un scénario d'une remarquable ânerie. Sacrifiés sur l'autel du vaudeville involontaire (jamais leurs émois et leurs morsures n'auront paru aussi dérisoires), les personnages mythiques de BRAM STOKER sont triturés, défigurés, annihilés sous nos yeux ébahis, qui en avaient pourtant déjà vu des vertes et des pas mûres en matière d'adaptations ratées.

Pauvre Dracula. Pauvre JONATHAN HARKER. Pauvre ABRAHAM VAN HELSING. Jadis effrayant, l'homme de la nuit ne fait désormais plus peur à personne, mollement incarné par un THOMAS KRETSCHMANN (LE SYNDROME DE STENDHAL) inexpressif à souhait.

Mais les dégâts ne s'arrêtent pas à la seule prestation du comédien. Entouré d'un casting au sein duquel se distingue un clone fadasse de JEAN DUJARDIN (UNAX UGALDE), une starlette aux nichons chahuteurs (la bustée MIRIAM GIOVANELLI), un vétéran usé (RUTGER HAUER) et une ex-bonne comédienne à un stade avancé de décomposition (ASIA ARGENTO, dans l'un de ses plus mauvais rôles), l'acteur pivot n'est qu'une erreur parmi tant d'autres.

Des erreurs qui, il faut bien le reconnaître, semblent avoir été choyées au-delà des limites les plus permissives. Privées de la moindre étincelle de frissons, les aventures de Dracula se prennent les pieds dans d'interminables allers-retours, bavardages, métamorphoses numériques navrantes, scènes d'amour kitschissimes et autres meurtres bêtement sanguinaires baignant dans une réalisation vierge de toute passion. Car si Dario pouvait jadis rattraper les flottements de ses scénarios par la seule force de sa mise en scène, il n'en est plus rien aujourd'hui, ses mouvements de caméra reptiliens et sa capacité à jouer avec les décors appartenant à un passé révolu.

Décevant. Désuet. Déprimant. Tels sont les 3 D qui résument le mieux la teneur du cinéma de Dario Argento en 2013, ex-virtuose condamné à se consumer encore et encore.

 

☆☆☆☆☆

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