SOUS LA SEINE

Été 2024. Un requin sème la terreur sur la Seine en pleins championnats du monde de Triathlon.

 

Réalisation : Xavier Gens

Scénario : Yannick Dahan, Xavier Gens, Maud Heywang

Photographie : Nicolas Massart

Musique : Alex Cortes, Anthony d'Amario, Édouard Rigaudière

Durée : 100 minutes 

Production : Vincent Roget

Date de sortie : 2024

Genre : poisson-poubelle

 

Bérénice Béjo : Sophia Assalas, Nassim Lyes : Adil, brigadier-chef, Léa Léviant : Mika, Sandra Parfait, Caro, Aurélia Petit : Angèle, Anne Marivin : la maire de Paris, Marvin Dubart : Markus, Aksel Ustun : Nils

 

La plus grosse incohérence de SOUS LA SEINE n'est pas celle que l'on croit. Qu'un requin se balade dans les Catacombes de Paris est une chose, mais que l'eau de la Seine soit propre au point qu'un Triathlon puisse y être organisé en est une autre. Par quel procédé miraculeux la mairie a-t-elle réussi à obtenir ce résultat ? Poudre de perlimpinpin qui a fait disparaître les bactéries ? On ne le saura jamais. Une chose est certaine, cette production NETFLIX ne lésine pas sur les clichés et la surenchère. En l'espace de 100 minutes, on passe d'une mise en bouche respectable à la PEUR BLEUE (1999, RENNY HARLIN) à une longue et laborieuse dernière partie dans la lignée d'un SHARKNADO. Sacrée glissade.

Sans atteindre des sommets, la première demi-heure se regarde gentiment. La beauté de la photo (les plans sous-marins sont enivrants) et la fluidité de la réalisation de XAVIER GENS (parfois maniérée, mais esthétique) agissent tel un anesthésiant. On sent bien que les clichés (notamment écolos) sont en train de se mettre en place, mais ces derniers ne sont pas encore trop envahissants. Et puis, patatrac, le film commence à battre de l'aile en plein milieu.

La descente aux enfers démarre par un discours pompeux et pompant sur les dangers de la pollution maritime. Du pur GRETA dans l'esprit. Solennellement proclamé par une jeune fanatique aux mèches bleues (qu'on se le dise, une activiste doit avoir les cheveux colorés ou un porter un bonnet jaune, sinon, elle a raté sa vie), il marque un tournant dans le scénario. Après, ce sera open bar. 

Le massacre des godillots dans les Catacombes ? Illisible, criard et à mourir de rire tant les réactions des jeunes sont peu crédibles. Et ne parlons pas des effets spéciaux numériques, dégueulasses quand le requin se décide à avaler et à recracher de la graine d'anarchiste. Une séquence hélas plus proche d'un PIRANHA 3DD que d'un PIRANHAS tout court.

Les allers-retours à la mairie de Paris ? Gesticulante, ANNE MARIVIN (coiffée comme VALÉRIE PÉCRESSE) campe une maire invraisemblable qui fait glisser le long-métrage vers la pantalonnade. On se demande comment la production a pu valider un portait aussi clichouille.

La dernière partie façon MISSION IMPOSSIBLE ? On ne croit pas un seul instant à cette expédition suicidaire, mais peu importe, il y a belle lurette qu'on a décroché et qu'on se fiche de connaître le sort qui sera réservé au squale, aux héros et aux spectateurs parisiens venus voir le fameux Triathlon.

Pauvre BÉRÉNICE BÉJO. Condamnée à réciter des dialogues consternants (elle parle d'un requin "potentiellement" dangereux aux forces de l'ordre alors qu'il a décimé tout son équipage) et à prendre un air dépité à chaque nouvelle découverte scientifique aberrante (les scénaristes ont gardé le meilleur pour la fin), elle ne peut rien faire pour empêcher le bateau de couler. Son personnage d'écolo ouvert à la coopération avec les flics ne trônera définitivement pas au sommet de sa filmo.

Le plus terrible dans cette histoire n'est pas le scénario, fourre-tout qui avale tout ce qui lui passe sous la dent (YANNICK DAHAN est meilleur sniper qu'auteur), ni même le requin, jamais effrayant, mais le manque de sincérité du projet, qui surfe sur le thème de l'écologie alors qu'il ne s'en soucie pas plus que des futurs J.O.

Un film opportuniste et peu glorieux.

 

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