LE TUEUR À L'ORCHIDÉE

Des femmes sont victimes d'un mystérieux assassin. À chaque fois qu'il tue, il laisse une lune argentée dans la main de sa victime. Giulia et Mario, fraîchement mariés, se lancent sur les traces du meurtrier, bien décidés à mettre un terme à sa funeste croisade.

 

Réalisation : Umberto Lenzi

Scénario : Umberto Lenzi, Roberto Gianviti

Photographie : Angelo Lotti

Musique : Riz Ortolani

Durée : 92 minutes 

Production : Lamberto Palmieri, Renato Romano

Date de sortie : 1972

Genre : Giallo

 

Uschi Glas : Giulia, Antonio Sabato : Mario, Rossella Falk : Elena Marchi, Pier Paolo Capponi : l'inspecteur Vismara, Marisa Mell : Anna Sartori/Maria Sartori, Claudio Gora : Raffaele, Gabriella Giorgelli : Inez Tamborini

 

LE TUEUR À L'ORCHIDÉE est un giallo excessivement conservateur. Reprenant avec une ferveur quasi religieuse tous les ingrédients représentatifs du genre sans jamais chercher à modifier sa formule, il se présente comme un porte-parole loyal. Il ne faut donc pas s'attendre à la moindre surprise de sa part. Pour autant, il est loin d'être mauvais.

Le long-métrage démarre sur les chapeaux de roue. Trois agressions sanglantes servies en guise d'apéritif nous laissent à penser que le tueur en série (chapeauté et vêtu d'un imperméable noir comme tous ses confrères italiens) ne fera aucun cadeau à ses malheureuses proies, exclusivement féminines.

Pourquoi tant de haine et de fureur ? Y'a-t-il lien entre les trois jeunes femmes ? Et que signifie ce mystérieux croissant de Lune déposé dans les mains de ses victimes ?

Comme dans tout bon giallo qui se respecte, frissons et enquête policière tentent de cohabiter avec harmonie. Même si l'enquête n'a rien d'exceptionnel et que les séquences frissonnantes ne font pas preuve d'une imagination débordante (le meurtre le plus original met en scène une perceuse), le mélange fonctionne correctement. UMBERTO LENZI n'est pas un grand réalisateur ni même un scénariste très doué (c'est lui qui a écrit le film), mais il sait comment impliquer le spectateur dans le récit. Cette implication passe par un rythme assez soutenu, une écriture classique, mais lisible et une approche qui évite les rebondissements téléphonés et l'érotisme bon marché. Les incontournables plans nichons tant prisés par le genre sont d'ailleurs expédiés dans les premières bobines. Un peu comme si le cinéaste avait hâte de s'en débarrasser pour se concentrer sur le nerf de la guerre, soit les rouages criminels.

On se prend au jeu et on accepte de se laisser guider par le tandem d'enquêteurs en herbe lancés aux trousses du multirécidiviste. L'énergie d'USCHI GLAS (la sexy GIULIA) et d'ANTONIO SABATO (MARIO, alias l'intrépide mari prêt à tout pour sauver son épouse de la grande faucheuse) est assez contagieuse. La fraîcheur des deux acteurs nous fait oublier le manque d'intensité de leur jeu, il est vrai peu transcendant.

Fidèle à la tradition du giallo, l'épilogue se chargera de nous dévoiler l'identité du criminel, cohérente par rapport aux investigations menées et l'origine du drame. Si comme tout le reste, elle n'a rien de renversant, elle évite le piège de la grandiloquence. Une grandiloquence que le film aura contournée, préférant les éclairages et les mouvements de caméra sobres aux effusions de virtuosité et de couleurs. Une tonalité réaliste qui convient à la personnalité du serial-killer, vengeur plus à l'aise dans l'ombre que dans la lumière.

Classique dans le fond comme dans la forme, voilà un petit giallo correctement troussé qui constitue une bonne porte d'entrée pour le néophyte désireux de s'initier au genre.

 

★★★☆☆

 

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