FOLIE MEURTRIÈRE

Un homme meurt décapité par une pelle mécanique, un autre est retrouvé pendu. Quel rapport avec le meurtre non résolu d'une fillette qui a eu lieu un an auparavant ? L'inspecteur Peretti se lance sur les traces du meurtrier.

 

Réalisation : Tonino Valerii

Scénario : Roberto Leoni, Franco Bucceri, José Gutiérrez Maesso, Tonino Valerii

Photographie : Manuel Rojas

Musique : Ennio Morricone

Durée : 95 minutes 

Production : Manolo Bolognini

Date de sortie : 1972

Genre : Giallo

 

George Hilton : Luca Peretti, Salvo Randone : le chef Randò, William Berger : Girgio Canavese, Manuel Zarzo : le brigadier Bozzi, Patty Shepard : Paola Rossi, Pierro Lulli : Alessandro Morini

 

Avec FOLIE MEURTRIÈRE, TONINO VALERII signe un giallo qui s'éloigne des sentiers battus. Plus adulte que la plupart de ses collègues de l'époque, il s'attarde beaucoup sur l'enquête policière et la psychologie de ses personnages, exposées avec précision. Influencé par les méthodes d'investigation d'HERCULE POIROTLUCA PERETTI (GEORGE HILTON), l'inspecteur chargé de l'enquête, poussera même l'imitation jusqu'à convier tous les suspects dans une pièce à la fin du long-métrage. Un hommage réussi à AGATHA CHRISIE qui clôturera la production avec panache.

Mais avant d'en arriver là, il va falloir batailler ferme pour tenter de découvrir l'identité de l'individu qui a kidnappé, puis tué STEPHANIA, petite-fille enlevée dans son jardin alors qu'elle jouait. Bien décidé à massacrer toutes les personnes mêlées de près ou de loin à l'affaire depuis un an, l'homme fait assurément preuve d'une belle folie meurtrière. Le nombre de suspects (presque aussi nombreux que les personnages) ne va pas nous faciliter la tâche, les soupçons évoluant au gré des pistes envisagées par l'inspecteur Peretti.

Peu fréquentes, les séquences d'angoisse sont d'un bon niveau. Une scène se détache particulièrement du lot, celle de l'homicide à la scie circulaire, l'une des rares incursions du film dans le gore avec le meurtre à la pelle mécanique. Douze minutes frémissantes qui concentrent tous les éléments propres au giallo. La musique (reconnaissable entre mille) d'ENNIO MORRICONE couplée aux plans subjectifs de Tonino Valerii donnent naissance à une traque nocturne qui s'achève dans un bain de sang du plus bel effet. Une scène à tiroirs qui contraste avec le reste du long-métrage, sobre et réaliste.

Très juste dans la peau de l'inspecteur Peretti, flic prêt à sacrifier sa vie personnelle pour mettre un nom et un visage sur l'assassin de la fillette, George Hilton, figure récurrente du giallo dans les années 70, utilise au mieux son capital sympathie et son charisme. Souvent reléguée au second plan au profit d'enquêteurs amateurs, la police est pour une fois la pièce maîtresse de la production, qui n'hésite pas montrer l'aspect laborieux d'une enquête policière, du difficile recueil de témoignages à la délicate protection des témoins. Un travail de fourmi à la hauteur de l'imagination macabre du tueur, déterminé à ne laisser aucun indice compromettant derrière lui.

Sans complaisance dans sa vision de l'être humain, capable de toutes les atrocités pour l'argent ou pour se venger, Folie meurtrière est aussi doué d'une belle sensibilité. Abordé frontalement, le meurtre d'un enfant, sujet délicat s'il en est, débouche sur un épilogue poétique dont la puissance évocatrice résonne longtemps dans nos mémoires après la fin de la projection. C'est à ce moment précis que l'on prend la pleine mesure de la signification du titre original, MIO CARO ASSASSINO.

Un bon giallo qui mérite d'être extirpé de l'oubli.

 

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