LA QUEUE DU SCORPION

Lisa hérite de l'assurance-vie d'un million de dollars de son époux, décédé dans un mystérieux accident d'avion. Elle est sauvagement assassinée après avoir touché l'argent.

 

Réalisation : Sergio Martino

Scénario : Ernesto Gastaldi, Eduardo Manzanos Brochero, Sauro Scavolini

Photographie : Emilio Foriscot

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 95 minutes 

Production : Luciano Martino

Date de sortie : 1971

Genre : Giallo

 

George Hilton : Peter Lynch, Anita Strindberg : Cléo Dupont, Ida Galli : Lisa Baumer, Alberto de Mendoza : John Stanley

 

Début des années 70. Le genre giallo est en pleine ébullition. Dynamisé par le succès de L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL (DARIO ARGENTO) dans les salles de cinéma italiennes (près de 5 millions de spectateurs), il va donner naissance à une débauche de films de qualité variable. Les œuvres les plus inspirées côtoieront les pires ersatz jusqu'à la fin des années 70, période qui marquera le chant du cygne du genre.

Réalisé par SERGIO MARTINO, qui vient tout juste de signer L'ÉTRANGE VICE DE MADAME WARDH (sorti en Italie le 15 août 1971, soit un jour avant LA QUEUE DU SCORPION), le long-métrage se présente comme un giallo classique, mais assez ludique pour peu qu’on soit capable d’oublier ses invraisemblances et sa boulimie de ressorts policiers.

Multipliant les faux coupables, les fausses pistes, les mensonges, les confessions, les enquêteurs en herbe, les flics et les indices, La Queue du scorpion a tendance à en faire un peu trop dans son application des codes du giallo, y compris quand arrive l'incontournable révélation finale. Ni plausibles ni crédibles, les motivations de l’assassin sont à des années lumières de celles qui faisaient la force du meurtrier de L’Oiseau au plumage de cristal. Dommage, l'excellent prologue façon PSYCHOSE (le spectateur s'attache à un personnage qui est amené à disparaître rapidement) présageait un scénario un peu plus original.

Par chance, la mise en scène de Sergio Martino rattrape le côté bourratif de l’enquête policière. Esthétique, elle sait autant mettre en valeur les décors naturels (Londres et Athènes changent des monuments romains ou turinois) que les traditionnels meurtres ou tentatives de meurtres, shootés avec précision. Parfois sanglantes (la bouteille de verre brisée qui finit sa course dans un œil n’est pas sans rappeler le cinéma de LUCIO FULCI), les scènes d'angoisse baignent dans des éclairages colorés du plus bel effet, à l’instar de la scène où une jeune photographe dévêtue subit les assauts du maniaque dans son studio.

Plus proche des criminels de MARIO BAVA que de ceux de Dario Argento, le forcené de l'histoire (chapeauté et tout de noir vêtu comme le veut la tradition) assure le minimum de frissons attendus dans un giallo. Rapide comme un chat, il a l'œil et l'oreille sur tout, prêt à éliminer toutes les personnes qui auront le malheur de se mettre entre lui et le million de dollars qu'il s'efforce de récupérer. 

Les acteurs sont dans la bonne moyenne du genre. GEORGE HILTON (comédien fétiche de Martino) endosse avec aisance les habits du séducteur auquel aucune femme ne saurait résister tandis qu'IDA GALLI (LE GUÉPARD) et ANITA STRINDBERG (LE VENIN DE LA PEUR) rivalisent de sensualité dans la peau de jeunes beautés susceptibles de finir avec un couteau dans le ventre.

Un giallo correctement troussé qui aurait gagné à développer une personnalité plus forte.

 

★★★☆☆

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0