THE FINAL TERROR

De jeunes campeurs partis explorer une forêt dangereuse sont confrontés à une entité bestiale fermement décidée à les supprimer les uns après les autres.

 

 

Réalisation : Andrew Davis
Scénario : Jon George , Neill D. Hicks, Ronald Shusett

Photographie : Andrew Davis

Musique : Susan Justin

Durée : 84 minutes

Production : Joe Roth

Date de sortie : 1983 (tournage en 1981)

Genre : Slasher teinté de survival

 

 

John Friedrich : Dennis Zorich, Rachel Ward : Margaret, Daryl Hannah : Windy Morgan, Joe Pantoliano  Eggar,  Akosua Busia  Vanessa, Mark Metcalf  Mike

À première vue, THE FINAL TERROR ressemble à un énième clone de VENDREDI 13. À première vue seulement. Car sitôt digérées des influences dont les origines ne font pas l'ombre d'un doute (le cadre champêtre, le feu de camp prétexte à l'étalage de légendes urbaines incroyables et l'avertissement prophétique lancé par un personnage au début du film semblent sortis du classique de SEAN S. CUNNINGHAM), le spectateur se rend vite compte que le long-métrage d'ANDREW DAVIS (LE FUGITIF, PIÈGE EN HAUTE MER) possède une personnalité bien à lui.
Pour une fois, la mise en place de l'intrigue n'a rien d'un supplice. Correctement aiguillés par les scénaristes, les personnages se révèlent sinon passionnants, du moins suffisamment accrocheurs pour que l'on n'ait pas envie de les zapper. Un bon point qui leur permet d'échapper à l'anonymat. Parmi eux se cache un protagoniste assez atypique pour le genre : EGGAR (interprété par l'excellent JOE PANTOLIANO), chauffeur de bus sur le fil du rasoir dont on se demande s'il appartient à la race des humanistes ou des psychopathes. Une dualité précieuse pour la suite des évènements. Face à lui, on retrouve la traditionnelle bande de jeunes un peu fêlée et décadente inhérente au slasher. Sauf que la bande en question n'a rien d'irrespirable. Notamment parce qu'au-delà de son goût prononcé pour les substances illicites et les farces de collégiens un peu idiotes, elle sait faire preuve d'intelligence et d'unité quand les circonstances l'exigent.
Et c'est justement dans cette psychologie de groupe revue à la hausse que The Final terror puise sa plus grande force. Là où les autres films du même genre jouent à fond la carte de la division et de l'éparpillement entre les différents protagonistes (technique permettant à tout bon barbare qui se respecte de faire un carnage sans trop avoir à se tracasser les méninges), le long-métrage d'Andrew Davis nourrit au contraire un penchant pour l'insécabilité. D'où un rapport de force plus équilibré entre la survivance et le mal, un mal qui va buter sur une organisation un peu moins brouillonne que d'ordinaire.

Exit les nénettes braillant et courant comme des bécasses (les actrices en devenir RACHEL WARD et DARYL HANNAH n'utilisent que très modérément leurs poumons), exit les personnages mettant trois plombes à capter ce qui est en train de leur tomber sur le coin de la gueule, exit la caravane de djeunz attendant sagement de mourir dans son refuge, ici, nos proies rivalisent d'ingéniosité pour ne pas boire le bouillon d'onze heures - camouflages, fabrications de pièges, évasion en bateau pneumatique : l'esprit de survie n'a pas dit son dernier mot. Ce qui ne va pas empêcher la grande faucheuse de s'abattre sur le groupe.

Jamais gratuits, les meurtres sont aussi rares que marquants. Très efficacement goupillées par un réalisateur qui n'a pas son pareil pour instaurer un climat de terreur enveloppant (la caméra se joue de nos nerfs en choisissant des angles de prise de vue biscornus), les exécutions se révèlent aussi incompréhensibles et sourdes que dans le premier Vendredi 13. Mention au zigouillage d'un couple de tourtereaux surpris en plein ébat (clin d’œil évident à LA BAIE SANGLANTE de MARIO BAVA) et à un étonnant lancer de cadavre du haut d'une falaise, deux morceaux de choix d'autant plus effrayants qu'on ne les avait pas vus venir. Comme quoi, sans préliminaires, la fête est encore plus folle.
La dernière partie du film est assez remarquable. Abandonnant la zone de confort typique du slasher pour les terres plus troubles et sauvages du survival, The Final terror s'achève dans un déluge d'ambigüité (qui sont les chasseurs, qui sont les chassés ?) et de régression physique (quel genre d'être humain ou de créature satanique se cache sous cette peau de bête immonde ?) renouvelant agréablement des enjeux dramatiques que l'on pensait pliés. Soit une ultime embuscade dans l'embuscade.

Il n'y a pas à dire, l'immense forêt de MILL CREEK et sa petite cabane diabolique ont tout prévu pour nous retenir prisonniers dans leur antre de la folie.

 

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Commentaires: 6
  • #1

    Dariofulcio13 (lundi, 07 décembre 2015 19:07)

    Ah je me tâtais depuis un moment pour le voir...surtout pour son affiche (superbe) et la présence de Daryl Hannah. Cependant il est habituellement auréolé d'une sale réputation, du coup ça m'a refroidi (d'autant que je possède une copie pas tip top niveau qualité) mais vu ton enthousiasme communicatif (et Dieu sait que tu es exigeant pour les slashers) je vais y aller les yeux fermés ;)

  • #2

    Roggy (mardi, 08 décembre 2015 20:22)

    Je ne connais pas ce film mais la présence de Darryl Hannah et Rachel mérite forcément un coup d’œil :)

  • #3

    Dariofulcio13 (jeudi, 10 décembre 2015 20:59)

    "Je viens tout juste de finir ce fameux Survivance.
    Comme souvent, je te rejoins dans les grandes lignes de ta critique, même si les deux débiles mentaux façon Bibendum (le fait qu'ils soient deux constitue d'ailleurs la seule véritable surprise du film) ne m'ont jamais effrayé. Je pense que la production a commis une belle boulette en dévoilant leur visage et leur corps au milieu du film. Leurs apparitions fonctionnaient mieux quand ils n'étaient que des "mirages" - excellente scène de la baignade où le physique de l'un des tueurs se détache subtilement d'une cascade située en arrière-plan.
    Qui plus est, le scénario ne tire pas vraiment parti de leur binôme, exception faite des dernières minutes où les deux survivants se rendent comptent que la menace reposait sur deux visages.
    Par exemple, j'aurais apprécié que les deux frérots se servent de leur étonnante force de frappe pour tendre des pièges aux jeunes.
    Je passerai également sous silence la séquence finale, d'une mollesse hallucinante pour le genre slasher. J'aurais aimé que la caméra s'affole, que le rythme s'emballe, mais non, le film a préféré rester sur le plancher des vaches jusqu'à la fin. Plus apathique, tu meurs.
    Tout cela est d'autant plus dommage que le film possède quelques vraies qualités.
    Ses décors notamment, qui comptent parmi les plus beaux du genre. Sa mise en place ensuite, plus intéressante que dans la plupart des films du même genre - la découverte de la forêt est presque grisante. Enfin, j'ai apprécié sa prise de distance vis-à-vis de certains clichés comme la drogue, les scènes de cul ou bien encore les plans nichons gratuits, caractéristique qui confère au long-métrage un aspect un peu plus adulte que la moyenne..
    Hélas, encore une fois, les vingt dernières minutes m'ont fait l'effet d'une douche froide - ah, j'allais oublier, est-il bien raisonnable de faire croire au public que l'on peut tuer une bête de 120 kilos en lui mettant un minuscule bras dans la bouche ? :)"

    Ouhla je ne l'ai pas revu depuis 2007 celui-là!!! Mais effectivement dans mes souvenirs ce "classique" m'avait laissé mitigé à force de m'enthousiasmer pour mieux me décevoir à la seconde suivante. J'aimerai cependant le revoir dans de bonnes conditions (vu sur le DVD zone 2 jadis publié avec Mad Movies...avec une image indigne d'une VHS et un son étouffé) du fait de ses excellentes qualités techniques (la mise en valeur de la forêt, les quelques scènes que tu cites, la musique du générique d'ouverture très inspirée et en adéquation avec l'atmosphère)...Dommage comme tu dis que certaines séquences tombent à plat (souvenir notamment de la fille perchée sur l'arbre...aucune musique d'ambiance, mollesse des cadrages...). Par contre j'ai beaucoup apprécié l'évolution de l'héroïne qui désinhibe peu à peu ses instincts refoulés (la danse nocturne se muant en rythme tribal)...et même si la dernière mise à mort n'est effectivement pas crédible pour un sou, j'ai trouvé qu'elle a au moins pour mérite de sortir clairement des sentiers battus et d'être assez fun.

  • #4

    Dariofulcio13 (jeudi, 10 décembre 2015 21:00)

    Merci pour le conseil ;) Je vais essayer de trouver une copie raisonnable et le voir au plus tôt (peut-être ce dimanche si je n'ai pas d'imprévus).

  • #5

    Mesfilmsdhorreur (mardi, 05 janvier 2016 01:57)

    Dis dont, tu as un dent contre les FRIDAY THE 13TH ? .... Enfin, oui, vu ton exigence envers les slashers (Je vais me relire tes critiques tiens).
    Je connais pas ce film, il a l'air sympa. T'as le chic pour faire découvrir des pépites toi. J'en prends note.

  • #6

    Black Screen (jeudi, 07 janvier 2016 10:53)

    "Dis dont, tu as un dent contre les FRIDAY THE 13TH ?"

    J'aime beaucoup le Vendredi 13 de Sean S. Cunningham. Je lui ai d'ailleurs mis 4 étoiles.
    Par contre, j'avoue que les autres me laissent un peu perplexe, même si j'aime bien le 2 et le 6.