HALLOWEEN : RÉSURRECTION

Un groupe de jeunes est sélectionné pour participer en direct à une émission de télé-réalité. Ils doivent passer la nuit dans la maison d'enfance de Michael Myers. 

 

 

Réalisation : Rick Rosenthal

Scénario : Larry Brand et Sean Hood

Photographie : David Geddes

Musique : Danny Lux

Durée : 94 minutes

Production : Moustapha Akkad, Paul Freeman, Malek Akkad

Date de sortie : 2002

Genre : Slasher

 

 

Brad Loree : Michael Myers, Jamie Lee Curtis : Laurie Strode, Busta Rhymes : Freddie Harris, Tyra Banks : Nora Winston

 

L'excellent HALLOWEEN, 20 ANS APRÈS donnait le sentiment d'avoir scellé pour de bon le sort de MICHAEL MYERS, réduit à néant par un adversaire dont nul n'aurait soupçonné la virulence : sa sœur. Mais c'était sans compter sur l'imagination débordante des deux nouveaux scénaristes, qui ont cru bon de réanimer le boogeyman par le biais d'une curieuse fourberie.

Peu crédible, voire fumiste, le procédé présente au moins un avantage : justifier un dernier face à face entre LAURIE STRODE (JAMIE LEE CURTIS, de retour pour un petit quart d'heure) et le criminel masqué, désormais campé par l'imposant BRAD LOREE.

Sans égaler le bouquet final du précédent épisode, cet ultime rendez-vous macabre réussit toutefois à dynamiser le film dès le départ.

Malheureusement, sitôt passé l'effet de surprise provoqué par cette introduction transgressive, la tension retombe assez rapidement. Personnages stéréotypés à souhait (mention particulière au producteur de télévision FREDDIE HARRIS, incarné par un BUSTA RHYMES qui ne cesse de repousser les limites de la frime et du cabotinage), psychologie en berne, dialogues au ras des pâquerettes, concept racoleur à fond les manettes (on notera non sans un certain amusement que l'idée d'installer des caméras dans la maison du tueur en série avait déjà été effleurée dans HALLOWEEN 6 ) : HALLOWEEN RÉSURRECTION s'embourbe en un tournemain dans les méandres du produit formaté. Totalement poussif, le scénario ne semble mener nulle part, si ce n'est à une franche indigestion de simagrées, d'engueulades et d'effeuillages dans la pire tradition du slasher. C'est dire à quel niveau la barre a été placée.

Par miracle, le curseur du plaisir commencer à remuer un peu à partir du moment où le multirécidiviste se résout à semer le chaos dans la vieille demeure, transformée pour l'occasion en une sorte de musée poussiéreux à l'intérieur duquel les vrais vestiges du passé s'entassent sous les indices bidonnés. Les meurtres, plus nombreux et plus violents que dans le précédent volet, les rencontres cocasses (amusante scène où Michael Myers est réprimandé par son "double") et quelques clins d'œil judicieusement placés (dont une glissade dans une mare de sang en forme de pied de nez à HALLOWEEN 2, film justement mis en boite par RICK ROSENTHAL) parviennent bon gré mal gré à faire patienter le spectateur jusqu'à la traditionnelle confrontation finale entre le ou les survivants et le croquemitaine.

Malgré la contribution d'un astucieux subterfuge technologique (ou comment une télévision connectée va devenir le facteur clé de survie d'une jeune femme paralysée par la peur), cette longue séquence se voit malheureusement parasitée par les interventions de plus en plus grotesques de Busta Rhymes, acteur médiocre doublé d'un karatéka d'opérette, et un pseudo coup de théâtre final à la limite de l'insolence.

Le grand Michael Myers avait-il besoin de revenir hanter les écrans une huitième fois ?

Telle est l'interrogation légitime que soulève le long-métrage, ultime épisode d'une saga arrivée à un tournant de son existence. Et donc condamnée à se remettre en question sous peine de disparaître.

 

 ★★☆☆☆

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Commentaires: 4
  • #1

    Raphaël (dimanche, 27 avril 2014 12:06)

    Ah, ce Halloween Resurrection... Un opus que j'aimais plutôt bien lorsque j'étais jeune et con, et que je trouve assez merdique au fil du temps. Bon, je ne vais pas revenir sur tous les propos très justes qui se trouvent dans ta critique, mais en effet, Halloween Resurrection semble être l'opus de trop. Si le fait de terminer la saga sur H20 avec la mort "officielle" de Myers aurait gêné malgré tout pas mal de fans (dont moi), force est de constater que cette fin est bien plus puissante que ce nouveau film tout entier. Pourtant, ce volet avait un certain potentiel : faire d'un Halloween un huis clos dans la maison de Myers. Ç'aurait pu donner quelque chose de génial si le film ne s'était pas autant enfoncé dans la facilité et l'absurdité... Au-delà de la "resurrection" carrément abracadabrantesque, tout dans ce film semble fait pour rebuter le spectateur : des personnages archi clichés ultra chiants, une tension peu présente, des acteurs pour la plupart très mauvais (seule Bianca Kajlich s'en tire plutôt bien parmi la bande d'attardés), et enfin une histoire tellement peu intéressante que les voir crever un par un devient finalement tout autant un jeu pour Myers que pour nous. Certaines séquences sont à pleurer (lorsque Busta Rhymes se la joue Karatéka...), et mêler "télé-réalité" à Michael Myers ne fait pas bon ménage. Lorsqu'on parle de teen-movie agaçant et globalement raté, Halloween Resurrection en est un parfait exemple !

    Mais malgré tout ça, certaines qualités parviennent à s'ajouter à la liste des innombrables défauts : notamment la réalisation, plutôt efficace. Le début nous fait également rappeler les fameuses courses-poursuites d'Halloween 2, et ce dernier s'avère plutôt réussi. Hélas, la mort de Laurie Strode, personnage phare de la saga, n'aura pas été aussi "fou" qu'on ne pouvait l'espérer, mais il pourra au moins se targuer de faire partie de la meilleure séquence d'un film très rapidement oubliable. Enfin, remercions tout de même Brad Loree (et non pas Bad Loree comme tu l'as écrit en fin de ligne 5 :p) d'avoir campé un Myers très imposant et parfaitement crédible, avec un masque suffisamment réussi et effrayant pour ne plus douter de sa capacité à crever l'écran. Ouf ! Ah et aussi : je déteste la musique de cet opus.
    En bref : un peu de bon, beaucoup de mauvais, mais surtout du gâchis, voilà ce qui se dégage de ce fameux Halloween Resurrection. Et dire que le pire n'est même pas encore arrivé...

  • #2

    Raphaël (dimanche, 27 avril 2014 14:12)

    et non pas Bad Loree comme tu l'as écrit en fin de ligne 6*

  • #3

    theblackscreen (dimanche, 27 avril 2014 16:46)

    Merci d'avoir corrigé cette petite erreur...

  • #4

    Damien (jeudi, 08 mai 2014 23:31)

    Finir en beauté avec H20 et le retour de Jamie Lee Curtis aurait suffit..
    C'est clairement un chapitre de trop, gras et navrant...